mercredi 21 novembre 2012

Rapport N° A40
Intitulé : Compagnon

Oula. Un petit moment que je n'ai rien poster.
Voila une petite scène que j'avais envie d'écrire, histoire de contredire un peu les stéréotype des monstres habituels.

Un Compagnon.


    La vie me quittait, mais au moins, j'étais content de ne pas mourir seul.
    Depuis la grand infection qui décima presque toute la population mondiale, je vivais reclus en haut d’un immeuble à moitié effondré, suffisamment difficile d’accès pour évité la plupart des visiteurs, sain ou non, mais assez simple pour ma vieille carcasse. J’avais atteint les 55 ans, alors autant dire que j’étais surement le doyen de tout survivant sur des kilomètres à la ronde. Dernièrement, je survivais grâce aux quelques réserves que je m’étais constitué, mais avant, quand j’avais encore assez de souffle, je n’hésitais pas à descendre de nuit dans la rue, à la recherche de la moindre boite de nourriture, kit de survie militaire ou babiole en tout genre.
    C’est lors de l’une de ses sorties que je l’avais rencontré, un cas solitaire, surement abandonné par les autres à cause de sa jambe cassée, qui le rendais extrêmement lent. J’avais appliqué ma méthode habituelle : le laisser s’approcher le plus possible sans faire le moindre mouvement, et lui asséner un coup sec sur le coup avec ma masse improvisé afin de briser sa nuque. Peut-être commençais-je déjà à me faire vieux, je n’avais pas frappé suffisamment fort pour le tuer, mais seulement assez pour l’assommer. Il était tombé à mes pieds comme un vieux sac de chaire, endormis dans un ronronnement digne d’un raclement de gorge.
    Alors que je m’apprêtais à le finir, une drôle d’idée m’avait traversé l’esprit, une idée si absurde qu’elle avait toutes les chances de fonctionné : Les solitaires, aillant perdu toute notion de sociabilité, attaque tout ce qu’ils voient sans aucune distinction, il pourrait donc faire le meilleur des gardes.
    Je me retrouvai ainsi à trainer une vieille carcasse famélique, en priant pour qu’il soit effectivement bien solitaire. Je réussi tant bien que mal à le monter jusqu’à l’étage sous le mien, passage obligatoire pour accéder à mon petit nid douillet, véritable entrepôt de survie. Avec ma manie de prendre tout et n’importe quoi, "au cas où", il me fut facile de trouver une vieille chaine de bonne longueur accompagné d'un collier de fer. Je l'attachai solidement à la tuyauterie, vérifiai qu'il ne pouvait pas aller trop loin, et rentrai dans mon chez moi en attendant son réveil.
    Je passai les jours suivant à tester toutes les situations, afin d'être sûr qu'il ne puisse ni me surprendre, ni m'atteindre chaque fois que je devais sortir ou entrer. Plus les journées passait, plus son comportement m'étonnait : peut-être était-ce un reste de son intelligence passé, ou un coté de son instinct de survie, mais il semblait avoir compris que me tuer entrainerais sa fin à lui aussi. Il ne se privait pas pour autant de me dévisager avec envie chaque fois qu'il le pouvait.
    Les journées se changèrent en semaines, puis en mois, et je commençais à ressentir de l'attachement envers ma seule source de compagnie. Je lui avais même donné un nom : Sam. Et il remplissait son devoir à la perfection, mon Sam.
    A plusieurs reprises, des pillards avaient tenté de s'introduire dans ma demeure pendant mon sommeil, alerté par le feu que je faisais sur le toit. Aucun d'entre eux ne s'attendait jamais à se retrouver face à lui, un être en pleine forme, plus résistant que quiconque, et dont le seul désire est de vous manger vivant. Non seulement il en ressortait à peine blesser, mais en plus je n'avais pas à le nourrir pendant une à deux semaines.
    Malheureusement, cette survie miséreuse et poussiéreuse avait finalement raison de moi. Tous les cachets de vitamine et d'antidouleur que j'avalais ne me faisaient plus le moindre effet. Ces derniers jours furent les plus pénibles de mon existence, alors même que je ne quittais mon lit que pour jeter un morceau à Sam.
    Mais aujourd'hui je n'avais plus mal. A vrai dire, je ne sentais strictement plus mon corps. Je m'étais trainé tant bien que mal en bas avec la clef du collier de fer, j'avais libéré Sam de son entrave et je l'avait regardé me dévisager, encore et toujours, assis dans un coin. Tout en expirant pour la dernière fois, les yeux clos, je sentis mon bras droit se lever, et un léger picotement au niveau de mon poignet.
    J'étais heureux. J'avais tout de même réussi à lui apporter son repas, encore une fois, à mon zombie de compagnie.

jeudi 1 novembre 2012

Rapport N° WIN
Intitulé : Chibi Louvette.

Et non, toujours pas de récit à poster dans le coin.
Juste un petit post-dessin car j'ai gagné un petit concour - tirage au sort d'une blogueuse au trait choupi-kawai : Charln (Chibi Cheu)

Voila le crayonné qu'elle m'a fait :


Ouep, toujours dans le Canis Lupus :p
Aller, je me remet à écrire... une fois Assassin's Creed 3 fini.

mercredi 17 octobre 2012

Rapport N° FAN
Intitulé : Louvette.

Salutations par ici.
Je crains d'être un peu en manque d'inspiration (quoi? oui bon, excuse à moitié bidon, je nolife a fond), ces derniers temps, même si je commence à repenser à mon petit monde apocalyptique du Noir&Blanc.

Je poste quand même car malgré mon absence, il y a une geekette blogeuse qui m'a fait un Fanart, juste parce qu'elle en avait envie. Et comme elle sait que j'aime bien les petites Furry, elle m'a fait une louvette dans une position... des plus éloquente. (Pegi 18 inside, en somme)

Voila donc un aperçu :

 
Pour ceux qui veulent en voir plus (bande de pervers :p ), je vous redirige vers son blog. (et plus précisément l'article en question). Pour ceux qui préfère, elle a aussi un DeviantArt. (pub combo!)

Je crains que ce ne soit tous pour ce mois-ci... à voir peut-être d'ici 10 jours.

@plouche.

samedi 15 septembre 2012

Rapport N° A39
Intitulé : Guild Wars - Charr

Salutations, noble lecteur. Cela fait bien longtemps que je n'ai point poster la moindre chose en ces lieux. Je ne trouve toujours pas vraiment le temps d'en écrire plus, mais j'essaie de ne pas trop abandonner non plus.

Voila donc un petit RP pour mon personnage de Guild Wars 2. (avec un peu de music, je vous pris.)


    J’ai tué dès mon plus jeune âge... Et j’en suis fier.
    Je suis né dans le Sang, le Fer, les Cendres, et malheureusement, aussi dans les Flammes. Je suis un Charr, un peuple de fiers félidés à l’organisation militaire, un peuple toujours en guerre pour reprendre ses terres face au fléau humain.
    Ma mère avait grandi au sein de la pire des tribus, celle qui fut exilée par les trois autres après la destruction de leurs faux dieux, celle qui ne jurait que par la tyrannie qui nous avait menés à nous venger des humains d’Ascalon : celle de la Flamme. Elle était traitée comme ses congénères du sexe faible, destinée à une vie d’esclave loin du front, et uniquement utile pour nourrir les troupes ou mettre au monde de futur soldat. Elle fut sauvée par un soldat infiltré de la légion des Cendres qui l’avait aidé à fuir discrètement le caveau où elle avait été assignée, alors que celle-ci était la cible d’une attaque de la légion Sanglante. Ce soldat, mon père, l’avait aidée à s’intégré dans la Citadelle Noire, fierté de la légion de Fer, malgré les regards en biais et les critiques sur ses origines qu’elle devait subir. Malheureusement, à force d’infiltration, mon père et sa faction finirent par croire à la doctrine de la Flamme, et trahirent tout ce pourquoi ils avaient combattus.
    C’était dans ce climat de méfiance que j’étais venu au monde. J’avais le pelage rayé de mon père, la coloration argenté de ma mère, et les yeux rouges des affiliés de la Flamme. Je reçu le nom de Mariik. Dans les premiers mois de ma vie, je ne comprenais pas pourquoi les adultes évitaient de croiser mon regard, ni pourquoi ma mère, bien que socialement intégré dans la légion des Cendres, travaillais souvent seule au ravitaillement, tâche normalement délégué aux jeunes ou aux infirmes. Ce n’est qu’à l’âge de mes 14 mois, lorsqu’il fut temps pour moi de rejoindre le Fahrar des Cendres, notre école de vie, que mes camarades de troupes me le firent comprendre.
    Bien que notre mentor insistait toujours sur l’importance de former un groupe soudé, une famille plus importante que les liens du sang, il m’était parfois difficile de supporter les moqueries de mes congénères : certains parlaient de la traitrise de mon paternelle, d’autres s’aventuraient à parler de ma mère comme d’une Gladium, une sans légion et sans grade. Si les premiers s’en sortaient avec tout mon dédain, les seconds finissaient toujours par verser un peu de leur sang. J’arrivai toutefois à apprécié la compagnie de quelques-uns, ou plutôt de quelques-unes : Reeva et Euryale, deux femelles à peine plus jeune que mois mais tout aussi battante, que mes origines ne semblaient pas choquer outre-mesure.
    Les mois continuèrent de s’écouler lentement, au rythme des chasses, des missions et des morts. Les vantards s’aventurant seul ou face à plus fort qu’eux subissaient les lois de la nature, les faibles incapable de suivre une séance d’entrainement étaient mis aux taches les plus basses, et les indisciplinés rejoignaient rapidement les campements de Gladium. Dans mon cas, la dernière option fut plusieurs fois envisagée, mais je réussissais toujours les mises à l’épreuve que l’on me faisait faire. Je pensais que ma vie serait celle d’un simple soldat des Cendres, apprenant la furtivité et s’alliant avec l’ombre ; on avait même commencé à m’orienter vers une spécialisation de Voleur. Je pensais que les brimades et le regard des autres étaient mes épreuves. Je le pensais, jusqu’à ce jour.
   
   
    Nous allions sur notre 4ème année et notre mentor nous supervisait de moins en moins ; nous commencions à former notre propre bande. Ce jour-là, nous étions de corvée de ravitaillement dans un village du plateau de Diessa, lorsque l’on apprit qu’un enclos d’une ferme avait été détruit par mouvement inhabituel de Guivre, une espèce de gros vers de terre. Le bétail s’était dispersé, et notre petit chef de groupe, Howl, bien que pas encore nommé Légionnaire, décida pour nous tous d’aller prêter main forte. Nous avions donc passé une bonne partie de la journée à réassembler la clôture et à rechercher les vaches, lorsqu’une grosse explosion se fit entendre, loin à l’Est.
         Et bien, il leur en aura fallut du temps, pour abattre ce fichue avatar invoqué par la Flamme, entendis-je le fermier en chef parler à l’un de ses subalterne. C’est leur bordel de golem qui fait fuir les bêtes dans tous les sens.
         Ouais, mais... commença le second avant de s’arrêter un instant.
    Il continua sa phrase toujours accompagné de petit silence et de soupir :
         Il y a une compagnie des Sanglant qui est passé tout à l’heure... Parait qu’il n’y a presque aucun ouvrier qui a survécu... J’avais un ami là-bas... On allait souvent boire ensemble, après nos journées de boulot... Dommage.
         Oh, désole... Dit toi qu’ils ont eu ces chiens jusqu’au derniers, à présent. C’était quelle ferme ?
         Je ne sais plus trop quel nom. C’était celle de cette tigresse, celle qui gueulait toujours, là... Zepha, je crois.
    Reeva, qui avait elle-aussi surpris la conversation en route, avait à présent les yeux braqués sur moi, attendant ma réaction. Car c’était bien le nom du supérieur direct de ma mère qui venait d’être prononcé. J’étais debout, figé, incapable de réfléchir sur l’attitude correct à adopter.
         Hey, commença mon amie. Ce nom, ce serait pas...
         Il faut que je sache, fut les seuls mots que je réussi à prononcer avant de partir à toute vitesse.
    J’entendis Howl prononcer toutes sortes d’ordres et d’injures, mais je n’étais plus capable d’obéir. Je ne pouvais pas attendre. Il me fallait aller vérifier par moi-même.
    Le plateau était assez vaste, et ma course me paru durée une éternité. Malgré ma bonne condition physique, les muscles de mes 4 membres me brulaient lorsque j’arrivais enfin à la ferme. Ou du moins, ce qu’il en restait. Seul la tour d’une grange était encore debout, tenu par quelques bouts de ferraille enchevêtrés, et la seul chose encore visible des enclos était leur tracé, creusé dans le sol.
         Mère ! appelai-je.
    Mais la seule réponse que j’obtins vint d’un garde resté à garder le site.
         Hé, jeunot ! Viens pas jouer par ici ! Retourne donc courir avec ta bande, il n’y a que moi et les corps des tombés, ici.
    Je m’avançai alors dans la direction qu’il venait d’indiquer.
         Hé-hey ! s’exclama-t-il. Oh, et puis merde.
    Une petite rangée de corps s’étendait devant moi, sur de la terre et de l’herbe calciné. La plus part des morts souffrait de grosse brulure, visible un peu partout sur leur corps. Mais même à moitié brulée vive, j’aurais pus la reconnaitre entre mille. Elle était allongée là, le visage serein et les bras croisés. Ma mère reposait à présent dans son dernier sommeil.
    Je m’assis à coté d’elle, et me contenta de baisser la tête. Une profonde tristesse venait de m’emplir, mais je ne pleurais pas. Un Charr ne doit jamais pleurer, tels étaient les enseignements du Fahrar. Il se contente d’honorer ses morts avant de repartir au combat. Je restai là, dans le silence total, la tête vide, l’esprit ailleurs. Seul une petite mélodie mélancolique commençait à s’insinuer à la place de mes pensées.
    Des bruits de pas vinrent briser le silence de ces lieux désolés, mais je ne bougeai pas. Je ne voulais pas bouger.
         Centurion ! fit le garde qui, au bruit de son armure, semblait s’être mit au garde-à-vous.
         Repos, soldat, lui répondit une voix que je ne connaissais pas, mais dont je pouvais dire qu’elle était trop douce pour appartenir à un mâle. Tiens ? Qui est-ce ?
         Je ne sais pas, Centurion. Un jeune qui vient d’arrivé. Il semble faire son deuil.
         Pfeu ! cracha-t-elle, quelle perte de temps.
    Ces mots m’avaient irrité, mais même avec ce début de rancœur, je continuai à rester assis, les yeux fermés, la musique en tête.
         Bref, au rapport ! reprit-elle.
         Bien sûr. L’assaut a été une réussite, centurion. L’ennemi à été abattue à vue.
         Des pertes ?
         Les 9 ouvriers d’ici, qui se sont malgré tout bien défendu avant notre arrivé.
         Pas une grosse perte, donc, lança le centurion, coupant la parole à son soldat par la même occasion.
    Avec tout le respect que je devais à son grade, ce centurion avait réussi à faire passer ma tristesse au second plan, derrière une irritation telle, que mes griffes entaillais la paume de mes poings serrés. Je savais que ma mère se serait battue jusqu’à la fin, plutôt que d’avoir à retourner là-bas. Je ressentais à présent un grand besoin de me défouler, et la mélodie qui se faisait de plus en plus forte dans ma tête n’aidait en rien à me calmer.
         4 de ma bande son tombé pendant le combat ensuite, poursuivit le soldat.
         Et ces rats ?
         12 soldats, 3 invocateurs et leur avatar de feu. Tous éradiqués.
         Ahah, bien dans leur face... Hé, attendez ! vous avez oubliez le Shaman !
         Euh... non, Centurion, je n’en ai pas vue.
         Quoi ? s’exclama-t-elle. Une telle compagnie d’assaut sans un supérieur ! Etes-vous assez bête pour en avoir laissé un filer ?! Suivez-moi, nous rejoignons les autres, il ne doit pas encore avoir atteint le bord de nos terre ! On reviendra ici après.
    Les bruits de leurs pas s’éloignèrent rapidement, me laissant seul avec mes pensées qui fusaient, et mon ressentiment atteignant son paroxysme.
    Ma mère était morte, et l’un de ceux qui l’avait attaqué en traitre s’en était sortie sans combattre. Ma mère était morte, et celui qui avait donné l’ordre de son exécution était un pleutre qui avait fuit le champ de bataille.
         Ma mère est morte, et mon ennemi vivant !
    Ces mots étaient bien sortie de ma bouche, mais ma voix semblait venir d’outre-tombe. J’étais débout, sans souvenir de m’être levé. Je regardais dans une direction précise, sans me rappeler avoir tourné la tête. Mon corps était recouvert d’une brume noire, s’évaporant et se reformant à l’infini. Ma vue s’était assombrit, mais paradoxalement, je n’avais jamais vue aussi clairement. Je voyais une trace, un chemin de vapeur, une émanation magique mélangeant fer et feu. Je savais que c’était la voie qui me mènerait jusqu’à ma victime.
    Je courrai à coté de ce chemin invisible, suivant fidèlement chaque détour que celui-ci faisait. Je ne ressentais plus la moindre brulure dans mes muscles, ni même les plais de mes mains. A vrai dire, je ne ressentais plus que de la haine, envers tout ce qui m’entourait ; une envie de meurtre enivrait tous mes sens. Pourtant, dans toute cette folie, je gardais un peu de ma lucidité, notamment grâce aux quelques pensées qui s’étaient focalisées sur le chant maintenant pleinement audible :

    Ne craint cette nuit.
    Tu ne te perdras point.
    Toute étoile luit.
    Même quand l’ombre n’est pas loin.
    Eveillé d’un sommeil profond.
    Entend mon murmure dans le vent.
    Eveillé d’un silence bien long.
    De la solitude du présent.



    Je vis le chemin se densifier peu à peu au fils de mon avancé, et sentis la vie émaner en son bout. Une vie que je voulais arracher de toutes mes forces à son propriétaire.
         Tu vas rejoindre ta bande de lâches !
   
   
    Lorsque la nuit tombait, les jeunes travaillant en extérieur avaient pour ordre de finir rapidement ce qu’ils étaient en train de faire avant de rentrer directement au Fahrar. Mais ce soir, une bande s’attarda sur le seuil de la cité en compagnie de leur mentor : Ma bande m’attendait. Ils ne tardèrent pas à me voir revenir cahin-caha, le visage plein d’hématome et la fourrure tachée de sang sur à peu près tous le corps, tenant fermement un morceau de bois à la main.
         Quelle allure, dit donc ! furent les premiers mots du mentor à mon égard. Un beau résultat, pour ce qui est de partir seul et contre tout ordre. Tu n’échapperas pas éternellement au campement, tête brulé !
         Je... commençais-je.
         Inutile de te chercher la moindre excuse. Reeva m’en déjà parler. Tu aurais pu... Non, tu aurais du attendre simplement que l’on ramène les corps à la citadelle. Avec un tel raisonnement, je suis sûr que tu es allé te perdre dans un nid d’Aigle-Griffons, vue ton état.
    Il commença à rire grossièrement, rejoins par quelques ricanements de mes compagnons. Mais cette joie forcée fut stoppée net lorsqu’il reconnu le bâton, que je tenais à présent devant.
         Q-Qu’est ce que...
         Vous nous avez toujours appris à ramener des trophées de nos chasses, dis-je en jetant le bout de sceptre à ses pieds, qui rebondis plusieurs fois dans d’innombrables étincelles. Voici donc les restes d’un bâton de Shaman de la Flamme, que j’ai tué moi-même. C’était lui, le responsable de l’attaque d’aujourd’hui.
         Tu... Non... bégaya-t-il, cherchant une vérité plus plausible. Je sais, petit menteur, tu t’es approché de la ligne de front pour voler sur les morts. Tout dans la lignée des traitres qu’étaient tes parents, ton père comme ta mère ne vaudront...
         Silence, criais-je.
    Ce qu’il vit le fit non seulement enfin taire, mais lui fit aussi faire un pas en arrière. Mon linceul noir commençait à se reformer partiellement, et je luttais contre lui afin de garder mon calme. Je n’avais pas de cible sur laquelle me défouler, et je n’osais imaginer ce que me ferais faire une nouvelle ivresse de fureur.
         Je mérite que l’on me blâme pour mon irrespect et ma désobéissance, reprit-je, à peine calmé. Mais n’osez jamais plus insulter devant moi un Charr tombé en combattant pour les siens. Ma mère est morte en défendant les terres où elle travaillait !
    Je sentis que je ne pourrais me calmer en restant face à lui, et décida de passer simplement à coté, sous le regard désormais intrigué de mes camarades.
         Un nécromant... entendis-je notre mentor se murmurer à lui-même.
   
   
    La nécromancie, le jeu de la mort, peu importe l’époque et la race qui l’emploie, à toujours été observer d’un œil méfiant. Ajouté à cela la méfiance des Charrs envers toute forme de magie, dût à sa mauvaise utilisation par la légion de la Flamme, les jours suivants furent les plus solitaires que j’eus à passer. Ce calme me permit malgré tout de m’entrainer à revêtir le Linceul de Mort en gardant l’esprit clair, afin que mes alliés n’aient pas à me craindre sur le champ de bataille.
    Une batterie de testes et d’exercices me furent ensuite imposé, et mon adversaire lors des simulations de bataille fut toujours la même : Reeva. Je pensais d’abord que les tribuns voyais en cela une pression supplémentaire à m’imposer, mais j’appris par la suite que c’était elle qui se portait toujours volontaire. Je n’ai jamais pris le temps de lui demander par la suite si elle était la seule à avoir osé me faire face en ces moments, ou si elle avait simplement une totale confiance en moi et en mes capacités à me contrôler, mais je savais que ça simple présence était le seul soutien dont j’avais besoin.
    Avec l’approbation d’un grand nombre de tribuns des 3 légions, Je pus réintégrer pleinement ma bande, même si je savais que la confiance ne tiendrait plus qu’à un fils. Mon enseignement n’étant plus dans les cordes du Fahrar, le tribun Desertgrave, dont ma bande dépendrait plus tard, fit appelle à une experte extérieur : l’Asura Vikki Sooc. La taille minime des Asura cachais un grand savoir, et malheureusement la grande vanité qui va avec et que j’allais devoir supporté durant bien des mois. Mais grâce à elle, je découvris des forces et des sorts que jamais je n’aurai pensé pouvoir manipuler.
   
   
    Les années ont passé depuis cette époque. Ma bande s’est fait connaitre grâce à ces méthodes peu communes, dut évidement à ma présence. Je ne suis qu’un simple soldat, tout comme mes 5 compagnons de guerre, et c’est le Légionnaire Howl qui nous supervise, un Charr parfois un peu téméraire, mais agissant toujours pour le bien de bande et de la citadelle. L’ordre nous a été donné de nous joindre à des bandes des légions sanglante et du fer afin de disperser un attroupement de fantôme ascaloniens, qui rejoignaient la crypte du Duke Barradin.
    Que la légion Sanglante charge aveuglément jusqu’à leur mort. Que la légion de Fer construise ses machines de guerre. Vous nous trouverez dans l’ombre.

lundi 6 août 2012

Rapport N° A38
Intitulé : Discution


    Nous étions assis là, dos à dos, sur ce bout de rocher.
    – Et sinon, pourquoi tu es revenu par ici ?
    – Bah... Je sais pas. Ça faisait longtemps...
    – Très. Mais tu n’étais pas obligé.
    – Ça m’occupe l’esprit...
    – Combien de temps, déjà ?
    – Deux ans, environs...
    – Le temps passe tellement, je ne m’en rends même plus compte. Quoi de nouveau depuis ?
    – Bah... rien. Le train-train du boulot dans ma petite vie chiante et tranquille.
    – Ta vie chiante ? Tu veux qu’on parle de la mienne, peut-être, de vie ?
    – Ahah, tu choisis bien ton mot.
   
    Ahahahahahah
   
   
   
    – C’est vrai que je n’ai pas grand chose à t’envier.
    – Et donc, tu ne m’as toujours pas dit la raison de ta venue.
    – Mmmh... Je me suis dit que c’était toujours toi qui allais voir les gens, avec ton taf. Comme ça faisait longtemps, je me suis dit que ça serait bien si quelqu’un faisait pareil pour toi.
    – Tch... Idiot.
    – Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es gênée ?
    – Comme si c’était possible, avec toi...
    – Héhé... Tu sais... Après tes visites... J’ai souvent repensé à toi...
    – ...
    – Je me suis dit que je pourrais peut-être venir plus souvent dans le coin.
    – Tch... Tu sais très bien que je n’apporte que des emmerdes à ceux qui s’approchent.
    – Ahah... Marrant comme elles me disent toutes cela. Mais venant de toi, je trouve cela normal.
    – Et ça ne te fais pas peur ?
    – Pas vraiment.
    – Tch... triple idiot. Tu es quelqu’un de trop gentil pour ce monde.
    – Tu trouve ?
    – Il n’y a qu’à voir ton accoutrement étincelant. Je dirais que ton âme est un peu trop... hmmm...
    – Chevalier blanc ?
    – A peu près. Tu te sens toujours obliger d’aider et de défendre, malgré ce que cela peut causer, n’est-ce pas ?
    – Je crois...
    – Je me demande toujours comment tu fais pour ne pas avoir l’impression de te salir, dans tout cela.
    – Je me contente de penser à ce qui est juste, et de bien le faire.
    – Bien faire ne suffit pas forcement. Regarde mon travail.
    – Pardon.
    – Vraiment trop gentil...
    – ...
    – Bon, aller, je crois que ma pause est fini. On se revoit plus tard, héhé.
    – Sans aucun doute...
    Elle se releva, défroissa sa robe noir et s’en alla dans l’obscurité, la faux sur l’épaule.
    Je dévalai la pente en direction de la berge, puis donna mes deux sous au passeur pour qu’il me ramène à la maison.

vendredi 8 juin 2012

Rapport N° A37
Intitulé : Fin


Un Dernier Mot


    « Ce qui suit sera mon dernier message ici. Ces mots sont les derniers que j’écrirais de mon vivant. Je n’écrirais pas pour faire l’apologie des idéaux que j’avais. Je n’écrirais pas pour dénigrer ce qu’est devenue la société et que je déteste tant. Mais je veux écrire de façon claire, et en toute honnêteté. Je ne veux juste que ces quelques mots soit le reflet de ce que j’ai sur le cœur en cet instant. Dernier instant.
    J’ai toujours été seul. Je n’ai jamais été très attiré par mes semblables. Malgré cela, j’ai aussi toujours su m’adapter. Même si je m’éclipse toujours rapidement chez moi, pour glander, après les heures de travail, rien ne m’a jamais empêché du discuter calmement avec d’autres, et avec des filles, au travers d’un écran, ou rapidement dans les couloirs.
    Je n’ai pas eu une enfance des plus heureuses, mais une des plus tranquilles. Les autres me laissaient dans mon coin, et je ne leur demandais rien. Ma famille, bien que je l’aie délaissé pour partir aussi loin avec ce travail, a toujours veillé sur moi. Elle a toujours été présente pour moi, et même ces derniers temps, malgré la distance, je recevais leurs messages vidéo. Il n’y a toujours eu qu’eux à mes yeux. C’est peut-être cela qui n’allais pas chez moi. J’étais émotionnellement limité.
    J’avais réussi à me trouver ce travail tranquille, malgré le peu de qualification que j’avais. Mais la routine finit toujours par me lasser, surtout dans un tel boulot d’entretien. La routine semble être la normalité de ce monde. J’ai tenté de l’agrémenter en allant visité les lieux insolite de l’église, mais rien n’y fait. Et j’y étais coincé jusqu’à la fin. Il a fallut que ce drame arrive, surement encore pour l’avidité de quelqu’un. Ces gourous ont causé bien des massacres, ces derniers temps. Les gens poussent toujours plus loin, jusqu’à atteindre le drame. C’était pareil pour les ressources de notre Terre.
    Voila, donc. J’atteins le bas de ma feuille. Ma vie tiens sur un pense-bête. C’est risible. Je n’ai pas accomplie d’exploits. Je n’ai pas fait de grande découverte. Je n’ai rien fait pour qu’on retienne mon nom au final. Mais la gloire ne m’a jamais intéressé. Je voulais malgré tout, par ces mots, laisser une empreinte, infime au vue de ce qu’est devenu la société et notre population.
    Cette empreinte est sur vous. Vous qui avez trouvé et lu ce mot. Mon dernier mot. Merci d’avoir été jusqu’ici. Et bonne chance pour la suite.
    Mon nom est Travis Daug, Mecano sur L’USG Ishimura. »

mercredi 6 juin 2012

Rapport N° A36
Intitulé : Novella Medieval

Renversement (1/2)

   
    – Vous n’avez jamais lancé la moindre personne à ma recherche ! cria-t-il de toute sa rage.
    – Je n’ai jamais cessé... dit-elle dans un murmure que je fus seul à entendre.
   
    Avant, il y avait le déclin. Maintenant, c’était pire.
    Tout avait commencé par une simple expédition. Pour nulle autre raison que son petit plaisir, le prince Phélys, alors âgé de vingt ans, avait décidé de s’offrir une petite randonné à escorte minime. Seul quatre gardes et ses deux suivants avait été prévenu afin de l’accompagner en fin d’après midi ; ses majestés n’ayant le plaisir de découvrir son escapade que le lendemain matin grâce à un mot laissé dans sa chambre.
    Leur inquiétude était compréhensible, surtout que le choix de destination du prince était peu enviable : il comptait aller visiter une ancienne cathédrale, à moitié détruite et laisser à l’abandon, mais la région où cet édifice se trouvait avait longtemps été une zone de guerre avec l’un des royaumes voisins. Ce que nous ignorions tous à ce moment là, et que le prince allait découvrir à ses dépens, c’est que le monarque dudit pays n’avait plus envie de respecter les accords de trêve.
    La nouvelle de début d’invasion de cette zone neutre n’était arrivée à la capitale que quatre jours plus tard. J’avais pu voir l’un des gardes d’escorte revenir, salement blessé, depuis le champ où mon père et moi travaillions la terre. La nouvelle se rependit dans la cité comme un éclair dans le ciel, et même les paysans de l’extérieur des fortifications comme ma famille étaient au courant des détails sordide le soir même.
    Les discussions de badaud des semaines qui suivirent ne tournaient plus qu’autour des batailles de l’Est et du désespoir de retrouver le prince au milieu des carnages. Mais lorsque l’on écoutait plus attentivement comme je le faisais chaque soir à la Taverne, on pouvait apprendre des nouvelles biens pires encore, et qui se déroulaient ici-même. J’appris d’abord discrètement auprès d’un groupe de haut gradé que le roi en personne projetait de se rendre sur le champ de bataille pour discuter d’une trêve, mais les soldats s’attendaient largement à un piège. Une seconde nouvelle, plus dramatique, venait s’ajouter à cela : la reine était tombée malade d’inquiétude et de malnutrition. Je pensais que, au moins, la jeune princesse, du haut de ces 15 printemps, ne semblait pas attirer tous les malheurs du royaume.
    Mais l’histoire s’écrit presque toujours dans le sang, et elle allait me montrer que c’était cette jeune demoiselle qui allait devoir en subir les conséquences. Sa mère la reine n’était plus que l’ombre d’elle-même, et s’éteignit paisiblement dans son sommeil, tandis que sa majesté et père tomba quelque jours plus tard, sous la traitrise de nos opposants.
    Ce fut donc à elle, jeune, inexpérimentée, et surtout méconnue du peuple, de prendre les rennes du pouvoir. Ce dont les citoyens avaient besoin, c’était d’avoir un guide présent en ces périodes de trouble, mais ce fut bien évidement le contraire qui se produisit. Plus le temps passait, et moins la princesse se faisait présente. Tout le monde s’accordait à dire qu’elle préférait la sureté des murs du château, et qu’elle ne faisait rien pour repousser l’invasion.
    Avec la demande en homme et en provision pour le front, la capitale s’appauvrissait de jours en jours, de semaines en semaines et de mois en mois, et était de moins en moins bien gardée. Des clans de brigands et de voleurs ne tardèrent pas à se créer, menaçant toujours plus la populace que formait les commerçants et les paysans, et se jouant sans problème des quelques rondes de garde à peine organisées. Les bandits prenaient tellement d’assurance au file du temps qu’ils commençaient à attaquer les gens en plein jours. Un matin, alors que mon père amenait quelques sacs de provisions pour la réserve de la caserne, deux hommes à peine âgés de 20 ans lui avait barré la route, voulant l’alléger de son fardeaux. Mon père commençait à se faire vieux, ils n’auraient donc eu aucun mal à lui prendre les sacs des mains, mais ils avaient eu la clairvoyance de tendre leur embuscade au coin de la maison du forgeron, également très bon ami de notre famille. N’importe qui perdrait toute assurance avec une dague dans les mains, quand apparait à coté un homme équipé d’un marteau lourd et d’une grande épée rougeoyante.
    Mais même dans ces temps obscurs, tous les groupes qui se formaient n’étaient pas voué au banditisme. Un groupe, notamment, commençait à se faire connaitre de par ses actions en faveur du peuple. Personne ne connaissait le nom de leur compagnie ; seul le nom, ou plutôt le surnom, du meneur commençait à se faire entendre : celui du Loup Solitaire. La rumeur disait qu’un homme affublé d’un masque blanc aux formes de loup avait commencé par recruter quelques mercenaires afin de retrouver des objets volés, puis que d’autres personnes avaient volontairement rejoins la bande, élargissant leur zone d’action de quelques quartiers à plus de la moitié de la ville. Leurs méthodes n’étaient pas des plus douce et recommandable, mais ils arrivaient toujours à leurs fins. Ce que l’on disait moins, en revanche, c’est que la Garde s’était sentie menacée par ce gain de pouvoir au peuple, et avait décrété le Loup Solitaire et sa bande hors-la-loi. Mais l’arrestation de quelques membres n’empêcha pas les autres de continuer, cachant leurs identités, et n’étant plus reconnaissable que par la tête de loup blanc brodée sur leurs épaulières.
    Ne voyant que le bien que pouvait apporter une telle guilde, je m’étais mis en tête de trouver un moyen de la rejoindre. Je n’étais alors âgé que de 19 ans, mais je pensais que mon inexpérience pourrait être comblée par mes petits entrainements nocturnes. Quelques mois auparavant, il m’aurait été facile de les trouver, mais à présent, la taverne où il se réunissait avait fermé ses portes pour complicité, et leurs réunions étaient bien évidement tenue à l’abri de tous regards indiscrets.
    Une nuit où je vadrouillais dans les rues sans but véritable, le destin m’avait enfin sourit. Un homme était passé dans la rue à quelques pas devant moi, capuchon noir sur la tête, loup blanc sur l’épaule. Je le pris en filature, m’imaginant déjà en train de découvrir leur lieu de rendez-vous. Ce qui m’avait échappé au milieu de ces douces rêveries, c’est que deux gardes royaux en tenue de tissu noir étaient déjà en train de le suivre discrètement. Je ne les vis qu’après avoir parcouru trois rues, lorsque l’un d’entre eux commença à armer une petite arbalète au métal scintillant sous la lumière de la Lune. Pris d’un sursaut de panique, je bousculai un petit étale de marchant rester ouvert, et dont le battant vint se rabattre dans un grand fracas. Les deux gardes aillant pris cela pour une embuscade s’étaient totalement découvert, tandis que l’homme au loup blanc s’était retourné dans une posture de combat, dague à la main. L’arbalète me regardait droit dans les yeux, mais heureusement pour moi, sous l’effet de panic, l’assassin royal n’avait pas pris le temps de poser un carreau. Je ne pris pas le temps de réfléchir à qui était dans quel camp, et fonça poing levé vers l’homme qui avait décoché un vireton imaginaire dans ma direction. Concentré sur sa ceinture et ses munitions, il ne m’avait vu approché, et le directe qu’il reçu sur le nez l’envoya droit au pays des songes. A peine eus-je le temps de me retourner que l’homme mystérieux me plaqua contre le mur, sa lame sous ma gorge ; le second assassin gisait derrière lui dans son propre sang.
    – Vous... Vous êtes rapide, dit donc, tentai-je maladroitement dans l’idée de gagner du temps.
    – Qui es-tu, est surtout qui t’envoie ? répondit-il d’une voie si calme que cela en devenait inquiétant
    – Je... Je suis juste un paysan, bégayai-je. Un fils de paysan, oui. Je ne voulais rien...
    – Tu es bien jeune, ajouta-t-il sans me laisser finir, tout en s’éloignant de quelques pas. Trop jeune pour avoir été envoyer contre moi. Que faisais-tu dans l’ombre ?
    Ne plus avoir de couteau sous la gorge m’aida grandement à avoir les idées plus claires. Je choisis avec soin chacun de mes mots :
    – En faite, je dois vous avouer, je vous suivais effectivement...
    – Pff, soupira-t-il, avant de continuer pour lui-même : se faire aider par un môme des rues, quelle veine.
    – Hé, je vous entends.
    Il me toisa de toute son arrogance pendant plusieurs secondes, pendant lesquelles je commençai à remettre en doute ma volonté de vouloir rejoindre ce genre de type.
    – Laisse-moi donc deviner. Un petit fan de nos exploits qui rêve d’aventure et de nous rejoindre, n’est-il pas ? Tu ne vois que la dorure de la couronne, fillette. Même si nos actions sont pour lui, nous ne somme point des chevaliers aux cuirasse brillantes au service du peuple. Nous visons bien plus loin, et bien plus haut. Et nous le faisons sans nous préoccuper de garder les mains propres.
    – Et si je tiens quand même à vous rejoindre ? tentai-je malgré tout.
    Il tourna les talons et repris sa route sans me répondre, aussi calmement que s’il ne s’était rien passé. Je pensais sur le moment que mon rêve n’était plus, que ma vie ne serait que travail de la terre. C’est alors qu’il me lança, sans pour autant s’arrêter de marcher :
    – Tu n’es point si mauvais pour te défendre, et ta filature aurait pu atteindre son but, après tout. Si tu veux te joindre à l’ombre, continu d’entrainer ces capacités, elles te seront vitales. Maintenant files vite, avant que l’assommé ne se relève.
    Je n’aurais su dire sur l’instant si c’était du au contenu de sa phrase ou à sa façon de s’exprime, mais je rentrais chez moi avec le sourire aux lèvres.
    Je consacrai donc les semaines suivantes à mon entrainement, écoutant toujours plus discrètement les dernières nouvelles que les gardes se donnaient à propos du front le jour, échappant à leur vigilance et au couvre-feu nouvellement instauré en sillonnant les rues la nuit.
    Ce n’est qu’un mois plus tard, alors que je m’apprêtais de nouveau à faire une ballade nocturne au plus proche du château, que je rencontrai de nouveau l’homme de la compagnie. Il m’attendait, là, simplement adossé contre le mur d’une maison.
    – Hum... commençai-je en parlant doucement. Que faites-vous là ?
    – Je te montre à quel point tu es candide et devinable. Je n’ai eu qu’à t’attendre ici pour te rencontrer. Cette faille, dont tu te sers pour entrée dans l’enceinte du château, est tellement manifeste que même les gardes la connaissent.
    – S’ils la connaissaient vraiment, pourquoi ne l’ont-ils pas rebouché, depuis le temps ?
    Il eu un petit rire contenu et faible, mais étonnement moqueur.
    – Je t’avais dit que tu étais doué, mais tu as pris un peu trop d’assurance subitement. Tes petites ronde nocturne ne sont pas passée aussi inaperçu que tu ne le pense. Et je ne suis pas le seul à les avoir remarquées.
    Il me montra une petite arbalète qu’il avait à la ceinture. C’était la même que celles des assassin mandaté par la famille royal. Je commençai à regarder anxieusement tout autour de moi.
    – Ne t’en fais pas, cette nuit est calme, aucun dans la Basse-Ville. Ils n’y en a que deux qui t’attendent de l’autre coté de la brèche.
    A présent, je me dandinais nerveusement d’un pied sur l’autre. Ce balader illégalement dans les rues était une chose, se faire traquer par des assassins en était une autre.
    – Détends-toi et accompagnes-moi. Nous allons leur jouer un petit tour.
    – Je... Je ne veux tuer personne si ce n’est pas nécessaire, objectai-je.
    – Non, non. Nous allons juste les distraire un peu.
    J’hésitai quelques secondes. Un mois auparavant, il me parlait d’ombre et de se salir les mains, maintenant il semblait en parler comme d’un jeu.
    – Suis-moi, dit il avant de disparaître dans la ruelle d’à coté.
    Je le rattrapai au pas de course afin de ne pas être semé par sa marche rapide.
    – Je ne sais toujours pas votre nom, au faite... repris-je.
    Il s’arrêta au coin de la rue, scruta discrètement l’intersection, puis repris tranquillement son chemin avant de me répondre :
    – Tu peux m’appeler Loup Serein, au besoin.
    Je cru sur l’instant qu’il se moquait de moi :
    – Loup ? Voila qui n’est pas banal...
    – Nous nous présentons évidement sous un nom de code, petit, surtout depuis que nous sommes des hors-la-loi. Je n’ai pas à savoir le tien non plus.
    Ma réflexion me parut tellement idiote, après son explication.
    Nous continuâmes d’avancer ainsi sur plusieurs rues avant d’atteindre les portes principales de l’enceinte du château. Nous nous cachâmes dans l’ombre d’une ruelle adjacente.
    – Les portes, sérieusement ? demandai-je, peu assuré
    – N’y a-t-il pas de meilleur moyen pour passer discrètement que de passer par l’endroit où il ne nous chercherons jamais ?
    – Oui, mais... Il y a des gardes devant cette porte. Quatre, même. Ils ont doublé...
    – Hum, seraient-ils au courant, dit-il pour lui-même. Impossible, nous avons pourtant...
    Un mouvement dans la ruelle d’en face le fit s’arrêter. Je pus apercevoir deux personnes habiller dans des tenues ressemblant à celle de Loup Serein. Ils se mirent en place au coin de la rue, de la même façon que nous de notre coté. Loup Serein fit alors miroité un petit bout de métal dans leur direction. Les deux hommes acquiescèrent, puis nouèrent un bout de tissu sur leurs visages, recouvrant leurs nez et leurs bouches.
    – Tiens, met donc cela sur ton visage, et évites de trop respirer par le nez, dit-il tout en me tendant un bout de tissu fin, avant de mettre le sien en place.
    Je ne comprenais plus grand chose et ne savais ce qu’il allait se passer. Il avait décidé de me faire participé à l’une de leur mission et, bien que fier de cela, je me posais beaucoup de question sur ses motivations. Je m’exécutai néanmoins, et pus sentir que le tissu était imbibé d’un léger parfum.
    L’un des hommes d’en face rebroussa chemin au pas de course, tandis que le second sortie de sa cache et marcha tranquillement au milieu de la grande rue, tête baissée, en direction des portes. Les gardes se raidir, l’aillant évidement remarqué, et baissèrent leurs lances.
    – Haltes là, citoyens, si tu ne veux pas mourir, beugla l’un d’entre eux. Tu enfreins le couvre feu.
    L’homme s’arrêta, puis, sans un mot, décrocha une bourse de sa ceinture qu’il montra, bras tendu, vers les soldats. Ces derniers ne bougèrent pas, toujours sur le qui-vive.
    – Si tu veux nous montrer quelque chose, jettes le vers nous, finis par dire l’un d’entre eux.
    – Quand c’est si gentiment demandé, eurent-ils pour réponse.
    Il s’exécuta, et la sacoche vint s’écraser au pied des soldats dans un léger bruit de verre brisé. Le plus proche fit un pas en arrière, sentant l’odeur d’un piège. Mais un seul pas ne suffit pas, et il fut le premier à subir les émanations nauséabondes de la petite besace. Il commença par tituber, puis fut pris de violent vomissement avant de s’écrouler, inconscient. Les deux gardes les plus proches s’étaient rapprochés de lui lorsqu’il titubait, se demandant ce qu’il lui prenait, et subirent à leurs tours les mêmes symptômes. Seul le quatrième avait eu la présence d’esprit de s’écarter sur le coté de la porte. Comprenant que tout partait du sac, il prit d’une main un mouchoir qu’il se plaqua sur le visage ; de l’autre, il décrocha l’arbalète de sa ceinture, pré-armé, et mis le filou en joue. Il n’eu pas le temps de viser qu’il reçu un violent coup sur la nuque, et s’écrasa de toute ça hauteur. Le second homme de l’ombre avait fait le tour du quartier afin de revenir sur le coté de la porte, par la ruelle qui longeait le mur d’enceinte.
    Les deux hommes passèrent la porte, sans souffrir de l’odeur. Loup Serein s’avança et me fit signe de le suivre une fois de plus. Nous rejoignîmes les deux autres, sous un préau.
    – Tu es en retard, fit l’un d’entre eux, à voix basse. Et c’est qui, le môme qui te suit ? Où est Loup Fort ?
    – Du calme, mes amis. Il s’est bien présenté à notre rendez-vous, mais il odorait l’alcool à plein nez, et n’arrivais même pas à alignez quelques mots.
    – Pff, soupira le second inconnu. Pas si fort que ça, on dirait. Alors, lui ?
    – C’est, disons, mon apprenti. Il est sûr, n’aillez crainte. Appelez le... hum... Loup Intrépide.
    – Tu nous amènes un môme pour infiltrer le château ?! Mais tu es...
    – Il est doué et sûr, vous dit-je, imposa-t-il de sa voie calme, clôturant ainsi la conversation.
    Je trouvais que Loup Serein avait, certes, une façon de s’exprimer digne des poètes à deux sous, ou des ménestrels de bas étages, mais son calme absolu en tout instant lui conférait un charisme difficilement surpassable.
    – Ok, ok, alors. On fait comme prévu. A dans une heure, dans le hall principal.
    Les deux compères tournèrent les talons et partirent sans même attendre de réponse. Je n’osai pas dire un mot, ne sachant ce que mon mentor nouvellement avoué avait de prévu. Nous restâmes donc là, dans l’ombre du préau de la cour, pendant plusieurs minutes aussi longue qu’interminable. Puis, aussi soudainement qu’étonnamment, l’un des portillons de la grande porte du château s’ouvra, et une petite compagnie de soldats sortit au pas de course. Ils descendirent rapidement les quelques marches et traversèrent la cour dans notre direction.
    – Ne bouge pas, chuchota Loup Serein tout en me plaquant contre un coin du mur.
    Les gardes passèrent à quelques mètres de nous sans même nous remarquer.
    – Ils sont toujours aussi peu réactifs dans leur changement de ronde. Suis-moi dans l’instant, et fait ton habitude : aussi silencieux que l’ombre et aussi rapide que la lumière.
    Nous traversâmes la cour en longeant les murs des ailes avancés du château, et atteignîmes la grande porte sans nous faire remarquer.
    – Normalement, ils ne sont supposés n’être qu’à deux sur cette entrée, m’affirma-t-il. Un chacun ?
    – Je... Euh... Quoi ? Mais... Je ne...
    Il pouffa légèrement de rire.
    – Je blague, rassures-toi. Je me charge des deux somnolents. Scrutes la cour et préviens si quoi que ce soit bouge.
    Il frappa trois fois rapidement à mi hauteur sur le portillon, puis attendit devant, près à sauter à l’intérieur. Un braillement se fit entendre de l’autre coté :
    – Raah. Bordel, les gars, c’est pas un moulin ici ! Si vous avez oublié quelque chose, vous reviendrez quand vous aurez fini votre tour de garde.
    Loup Serein frappa de nouveau trois fois, mais il y alla si fort que l’on put entendre les gons grincer.
    – Ok, ok. Du calme. J’arrive.
    Des bruits de loquets se firent entendre, et la porte commença à s’entrebâiller.
    – Si ces seigne...
    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase sarcastique qu’il se reçu le coin de la porte sur le visage, lancé à vive allure par le coup de pied de mon complice. Le pauvre homme tomba à la renverse, le nez cassé et la tête dans les étoiles. Loup Serein sauta à l’intérieur. Concentré sur ma tâche, je ne pus qu’entendre les bribes d’un combat plus silencieux qu’il n’y paraissait. Par trois fois j’entendis le garde commencer à crier pour que l’on sonne l’alarme, mais à chaque fois il semblait être soudainement à bout de souffle. Le combat dura quelques secondes, une minute peut-être, puis plus aucun bruit ne fut émis. J’entendis ensuite un :
    – Viens, la voie est libre.
    J’entrai à mon tour. Quelques gouttes de sang avait salit le sol en marbre d’un grand hall, majestueux malgré les ténèbres de la nuit, et où de grandes colonnes montaient aussi haut que la grande porte avant de finir en arche, relié les unes aux autres. Je pus à peine distinguer au fond de la salle les deux trônes royaux, tellement ils étaient éloignés de l’entrée.
    Loup Serein s’était affairé à ligoter les gardes et à les bâillonner, avant de les cacher dans un recoin de la salle.
    – Le plus difficile à été accomplie... Enfin, normalement, hésita-t-il. C’est étrange...
    – J’ai remarqué aussi, ajoutai-je. Ils semblent avoir doublé les gardes. Peut-être même les rondes.
    – Peu importe. Ça ne devrait plus nous concerner. Les ‘Loups’ de l’extérieur se chargent d’attirer les troupes. Prends une de leurs épées, sait-on jamais. Voyons à présent.
    Je m’exécutai, tandis qu’il sortait un petit papier où je vis qu’un plan sommaire y avait été tracé.
    – Il ne reste qu’a trouver les quelques passages cachés, conclue-t-il.
    Nous passâmes la moitié de l’heure suivante à descendre et monter un grand nombre de marches, à visiter des couloirs anciens et poussiéreux, ainsi qu’à évité les quelques rares gardes qui s’y trouvaient, caché dans des alcôves. C’est pendant ces longs moments de marche silencieuse qu’il m’expliqua brièvement sa mission. Deux ‘Loup’ de leur groupe s’étaient fait capturer, et étaient enfermés dans les profondeurs du château pour y subir tortures et interrogatoires. Il devait donc les faire sortir. La mission se devait d’être des moins meurtrières et des plus discrètes.
    Nous arrivâmes finalement au bout de notre expédition. Nous entrâmes dans un vieux cachot où les barreaux et cellule était à rongé par la rouille, et où l’on pouvait parfaitement voir que les outils en tout genre n’avaient pas été utilisé depuis bien des années.
    – Qu’est ce que... émit Loup Serein. Ils devraient se trouver ici une salle encore utilisée. Où sont les deux...
    – Nous vous attendions, fit une voix d’homme au fond de la salle, dans la pénombre.
    Par son reflexe de survie, au moment où il entendit ces quelques mots, mon mentor avait décroché l’arbalète de sa ceinture et l’avait pointé droit devant nous.
    – Ce n’est que nous, Séri, fit ensuite une voix plus douce et féminine.
    Ces deux personnes s’avancèrent lentement dans notre direction, et le peu de lumière qui arrivait à pénétré dans la salle les rendit enfin visible.
    – Vous... hésita Loup Serein, en remettant son arme à sa ceinture. Je suis content qu’aucun mal ne vous ai été fait, mais... Je ne comprends pas, vous n’êtes pas prisonniers, et la mission...
    – Prisonniers, nous ? questionna la jeune femme. Mais non, nous...
    – Ta gueule, idiote, cria l’homme en la repoussent violement derrière lui.
    Je vis Seri, comme avait dit la Louve, reposer sa main à ça ceinture, proche de là où se trouvait son arbalète. Depuis que je l’observais en action, j’étais sûr d’une chose : il ne faisait jamais rien sans raison. Je m’écartai de lui, légèrement en retrait.
    – Ta mission, repris l’homme, était de tenter de venir jusqu’ici. Et au cas où ton ivrogne de compagnon n’a pas réussi à te faire tuer, la mienne est de m’assurer que tu n’en reviennes pas.
    – Qu... avait à peine émit la pauvre fille, à terre, qui semblait aussi étonné que moi.
    Mais il était déjà trop tard. L’homme devant nous avait déjà levé la grande arbalète que sa cape cachait, et tous les carreaux qui volèrent firent mouche.
    L’une des fléchettes s’était planté en plein cœur, et sa victime s’effondra à plat ventre. Je n’avais jamais vu quelqu’un s’armer aussi rapidement et viser avec tant de précision. Loup Serein avec pris les double carreaux dans le bras gauche, mais le sien, unique, avait touché le traitre à la poitrine. Ce fut aussi la première fois que je le vit s’exclamer de façon moins éloquente :
    – Fumier de traitre !
    Il jeta son arme à mes pieds et défourailla son épée qu’il tendit en direction du corps inerte. Il le retourna d’un violent coup de pied et s’assura que ce cadavre ne se relèvera jamais plus d’un coup de lame dans la gorge. Il tendit ensuite la lame ensanglanté dans la direction de la demoiselle et fit un pas vers elle.
    – Je... Attends... S-Seri... Implora-t-elle en levant les mains.
    – Debout, ordonna-t-il.
    – Je t’assure, je ne suis au courant de rien, je...
    Il la plaqua contre le mur en appuyant son épée sur sa gorge, comme il l’avait fait avec moi lors de notre première rencontre.
    – Tu vas me racontez au moins tout ce que tu sais. Depuis le début.
    – O-Oui, oui, tout ce que tu veux, bégaya-t-elle, en larmes. Mais je... je ne sais que très peu.
    – Plus vite.
    – Tout... tout ce que le maître m’avait dit, c’était de faire équipe avec Loup Hardi, que lui m’expliquerait en chemin. Mais il m’a juste dit qu’on devait vous rejoindre ici pour continuer.
    Il recula d’un pas, mais garda son épée en hauteur, afin qu’elle garde ses mains visibles.
    – Rien de plus ? dit-il, toujours sèchement.
    – N-non, ils ne m’ont rien laissé savoir.
    Après quelques secondes d’hésitation, elle reprit la parole :
    – En faite, il y a bien une phrase que je les ai entendu dire. Il parlait d’un grand changement d’ordre, et que ce serait pour cette nuit.
    – Non... soupira-t-il, baissant légèrement son épée. Il n’oserait pas... Déjà ?
    – Tu sais de quoi il parlait ? demanda-t-elle.
    – Retire tous tes ceinturons d’armes.
    Je remarquai que ça voix avait changé de ton. Elle était moins assurée. Il ne semblait plus être dans sa position de domination, comme si ce qu’elle avait dit l’avait gravement affecté.
    – Mais je devrais...
    – On a pas le temps ! cria-t-il. Tu obéis ou tu meurs, je ne prendrais pas plus de risque !
    Elle le connaissait depuis bien plus longtemps, et moi-même je savais qu’il n’était plus temps de remettre ses mots en question. Doucement et d’une main peu assuré, elle s’exécuta.
    – Gamin, reprit-il de sa voix habituel, je suis navré de t’avoir amené ici. Ce devait être une simple mission, bien calculé et sans énormément de risque. Prends les armes de Louve Sage et équipes-toi. Tu m’as fait confiance jusqu’ici, et c’est réciproque. Je vais sûrement avoir besoin d’un coup de main.
    Je fis ce qu’il me dit. C’était la première fois que j’allais porter un tel équipement, et ma première pensé était évidement sur le poids : je me sentais beaucoup plus lourd, et était énormément gêné dans mes mouvements.
    – Ne t’inquiètes pas pour le poids, tu t’y feras rapidement. Tu sais t’adapter.
    – Et moi ? dit la pauvre fille, désarmée et désemparée. Ne m’abandonnes pas, je comprends plus rien.
    – Non, bien sur, tu nous suis, lui répondit-il sans même un regard. Ne tente rien d’idiot, je n’aime pas tuer sans raison.
    – O-Oui... Je peux peut-être soigner ton bras aussi, si tu v...
    Malgré la profondeur de la salle et l’épaisseur des murs, nous pûmes entendre un léger tintement lointain qui l’arrêta dans sa phrase : le tocsin retentissait.
    – Chier ! gueula-t-il. Avec moi !
    Malgré la perte du sang qui coulait le long de son bras, Loup Serein s’élança à pleine vitesse dans les couloirs, comme si de rien n’était. Je le suivi tant bien que mal, mon attirail mal ajusté ballottant de gauche à droite à chacune de mes foulés ne m’aidant pas à rester stable. Derrière moi, la demoiselle n’avait aucun mal à nous suivre.
    Il ne nous fallut pas plus de quinze minutes pour rejoindre le grand hall d’accueil. Nous n’avions rencontré aucun garde sur notre chemin, mais nous n’allions pas tardez à savoir où ils se trouvaient tous. A peine ai-je passé l’arche d’entrée de la pièce que l’odeur métallique du sang me pris à la gorge.
    – M... Mon dieu, couina la jeune fille après être entrée à son tour.
    Un amoncellement de cadavre jonchait le sol, et ils portaient tous les armoirie de la famille royal. Loup Serein s’avança prudemment vers le centre de la pièce, moi sur ces talons.
    Un applaudissement, lent mais régulier, se fit entendre du fond de la salle, et un homme masqué sorti de derrière le grand trône. L’éclairage de la Lune mêlée aux quelques torches laissait voir un homme de taille moyenne, au visage recouvert d’un masque blanc à forme de loup. Ses vêtements en soie d’un noir profond laissaient voir que cette personne avait beaucoup de goût et beaucoup de classe, et servaient surtout à cacher de nombreuses armes visiblement ensanglantées.
    – Je dis bravo, fit-il d’une voix plus jeune que je ne l’aurais cru. Bravo, vieille homme. Non seulement tu me tiens tête lorsque je t’expose pour la première fois mon plan, et maintenant, tu y survie carrément.
    – Loup Solitaire ! s’écria Seri. Espèce de traitre, tu...
    Mais un claquement de doigt le fit taire, car c’était l’ordre pour la dizaine de mercenaires et de ‘loups’ de se découvrir. Tous nous visaient avec leurs différentes armes à projectiles.
    – Alors, vous êtes tous... reprit-il, choqué par la situation. Acceptez-vous tous de commettre un crime de lèse-majesté ?! De devenir des traitres ?!
    – Grand dieu, non, voyons ! repris leur chef. Ils n’ont rien de traitres, désormais, ils font partie de ma nouvelle garde d’élite. Ils seront mes bras et surtout mes armes, pour... Et bien, contenir toute tentative de révolte envers le nouveau souverain.
    – Souverain ? m’étonnai-je. Où est la jeune...
    – Morte, je le crains fort, mon petit louveteau. Elle s’est pris ma flèche en plein cœur alors qu’elle tentait vainement de sauter dans les douves. Quel drôle de fin. Elle qui ne s’inquiétait pas de nourrir son peuple, va maintenant nourrir les poissons.
    Louve Sage s’effondra à l’annonce de cette nouvelle. Loup Serein, tout comme elle et moi, avions aidé à cette prise de pouvoir.
    – Oui, ma belle, ricana-t-il. C’est désormais devant moi qu’il faudra se prosterner.
    Les hommes autour de nous gloussèrent à leur tour. Loup Solitaire sorti d’une de ses sacoches la couronne du roi et l’ajusta sur sa tête, entre les oreilles de son masque.
    – Puisque toi, ton môme et ta chienne êtes ici, ajouta-t-il tout en s’assaillant sur son trône, c’est qu’une place c’est libéré au sein de mes troupes. Tu n’auras pas d’autre chance. Ou tu accepte de me rejoindre, et tu auras ton titre de général à mes coté, ou je te fais abattre ici-même, comme un clébard. Sache que ton choix s’appliquera aussi à te petit suivants.
    Loup Serein regarda derrière lui, dans notre direction. Je vis dans ces yeux pour la première fois une lueur de panique. Je me doutais que s’il avait été seul, Il aurait choisi la mort plutôt que la traitrise. Mais nous le gênions dans ce choix.
    – Que d’hésitation ! fit le nouveau maitre des lieux. Aurais-tu peur de ce dont je suis capable. Aller, je fais le premier pas pour te montrer ma bonne volonté.
    Il claqua à nouveau des doigts, et tous ses sbires cessèrent aussitôt de nous mettre en joue.
    – Tu vois, je n’ai rien d’un sadique. Je veux juste que mon royaume retrouve sa place et sa grandeur passé. Même si pour cela je dois régner d’une main de fer. Même si pour cela je dois faire plier chaque citoyen à ma volonté. Le monde nous respectera. Le monde me craindra !
    D’aucun aurait pensé que ce discours était celui d’un fou, mais l’homme que nous avions en face de nous avait bien toute ça raison, et avait soigneusement tout planifié. Loup Serein ne prendrait pas le risque de nous faire tuer inutilement.
    Dès mon entrée dans la compagnie que j’idolâtrais, j’allais devoir faire face à la pire des cruautés : me retrouver dans le camp de ceux qui commettent les injustices, et leurs obéir.
   

Voila donc un petit récit qui m'a tenu plusieur après midi. Et mon idée de base n'est même pas encore écrite.
Stay Tuned...

vendredi 4 mai 2012

Rapport N° A35
Intitulé : Blues Verse

Le temps passe toujours lentement,
Il avance inlassablement.
Je le regarde passivement,
Et en constate les changements.

Dans mon monde,
Les amis sont allés et aussi venu,
Certains sont restés, les autres ont disparu.

Dans cette ronde,
J’observe depuis mon piédestal,
J’observe ces personnes amicales.

On a tous grandis, on a tous vieillis,
Suis-je donc le seul à être rester ainsi ?

Je les vois s’assagir,
Je les vois se poser,
Je les vois tout bâtir,
Je les vois se marier.

Et moi dans tout ça ?
Oui, moi, j’ai fais quoi ?

Je suis resté le même, vierge de tout et de rien.
‘Rien fait à 24 ans, tu n’as rien fait de bien ?’
Je me contente d’être là, je fais figuration.
J’observe et je vois, sans la moindre opinion.

Pourquoi changer et rentrer dans le moule ?
On s’amusait, avant d’être comme des poules...
Tous les mêmes, métro boulot dodo,
Tous idem, la norme, elle a bon dos.
Mais bon, il semble que pour bien vivre,
L’exemple de tous est celui qu’il faut suivre.

Donc j’essaie d’imiter pour ne pas avoir tord,
Mais jouer la comédie n’est pas vraiment mon fort.

Je me sens seul dans mon indifférence.
Il me manque, d’une fille, amour et présence.
Et même pour cela, je ne fais normalement,
Il doit me manquer quelques bons sentiments.

Alors j’observe les autres s’accoupler,
Alors je vois des êtres capables d’aimer.
Alors je continu d’avancer et me taire,
Alors je continu tel un loup solitaire.

lundi 30 avril 2012

Rapport N° A34
Intitulé : L4D-2

Yopla!
Deux semaine sans post, il faut que je m'y remette!
Voila donc une très courte news pour vous dire que j'ai mis en forme la page de L4S, afin d'avoir le récit complet sous les yeux.
Il s'y trouve qu'il y ai aussi le début du chapitre 2, comme par hasard. :p

Stay tuned!

dimanche 15 avril 2012

Rapport N° A33
Intitulé : Bordeciel


Bordeciel


    Mais qu’est-ce que je fou ici ? Mais comment j’ai pu être aussi idiot ?
    Voila les deux questions qui tournent, encore et encore, dans ma tête, alors que je suis ligoté, trimbalé dans cette charrette comme on amène un porc à l’abattoir. Comment ai-je pu me retrouver en compagnie de ces trois là. Ils en ont même bâillonné un.
    Je suis un elfe noir, et d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours vécu dans la crasse et les bas-fonds du monde qui m’entoure. Du coup, je ne fait généralement pas attention à mon aspect ; J’ai souvent les cheveux gras et une petite moustache. Ma façon de voyager toujours sans compagnon m’a valu un titre qui me sert à présent de nom : Loup Solitaire.
    On m’avait raconté que mes ancêtres vivaient dans les hautes sphères de Morrowind, où leur marché d’esclaves Kahjit était fleurissant. Mais lorsque l’on découvrit qu’ils ne vénéraient pas de dieu Daedra, les choses commencèrent à mal tourné, et qui empirèrent lors de la guerre des portes d’Oblivion, il y a déjà deux siècles.
    Tout ce dont je me souvienne de ma vie, c’est que j’ai grandis et je vivais avec ma mère et ma petite sœur dans un des taudis de la cité impérial. Mère subvenait difficilement à nos besoins, en ramassant et vendant ce qu’elle trouvait lors de ses quelques chasses. Et c’est pour lui venir en aide que, malgré ses réprimandes, dès l’âge de 13 ans, j’avais commencé à faire du vol à la tire.
    Les années passèrent, et j’élevais mon talents de voleur au rang d’art, volant des biens toujours plus précieux dans des endroits toujours mieux gardé ; bien que jamais je n’oserais me comparer à l’immortel Renard Gris. Lors de mon vingt-et-unième anniversaire, ma sœur, alors âgé de 15 ans, avait elle-aussi fait travaillé ses mains agile et m’avais confectionné un arc au reflet dorée que je trouvais fort utile et qui fut mon premier porte-bonheur, surtout lorsque je commençai à piller hors de la grande ville.
    Et c’est bien là que les soucis ont véritablement commencé pour moi. Voulant toujours plus afin de regagner la place de riche que l’on me contait tant, je m’éloignais encore et encore de la maison. Je frôlai la mort une première fois, lorsque ma gourmandise me fit attaquer un convoie trop bien armée pour un seul homme. Ils m’avaient chassé jusque dans la grotte où je m’étais réfugié, et je n’avais pas compris de suite pourquoi il avait finalement abandonné, surtout que je n’avais plus la moindre flèche. Cette grotte appartenait à un grand arachnide, que j’eu le plaisir de rencontrer en tête à tête lorsque je glissai dans un trou me menant droit à son nid.
    C’est là que j’avais trouvé mon deuxième porte bonheur. Alors que je me débâtai comme un nouveau né dans sa  grande toile en compagnie d’autre cadavre mal enroulé, il commença à me saisir la jambe à l’aide de ses mandibules. Pris de panique, j’attrapai le premier bâton qui me passa sous la main et frappai de toutes mes forces. Je fus libéré par une gerbe de flamme qui avait détruit la moitié de la toile, et effrayé la bête. Je venais de mettre la main sur un marteau de guerre enflammé.
    Certain dirais que ces deux armes sont de nature totalement incompatible. Mais qu’à cela ne tienne, c’est grâce à elles que je vis encore, et c’est grâce à elles que je continuerais à combattre : en voleur furtif à l’arc dès que je le pourrais, en combattant au marteau à deux mains quand le corps à corps se présenterais.
    Les dix années qui suivirent furent riche en petits larcins et autres risques de mort, aidant ma famille à vivre plus confortablement ; mais je m’en sortais toujours in-extremis. Du moins, jusqu’à hier. A force d’aller au plus au Nord, je fini par atteindre la frontière de Skyrim où la guerre civile faisait rage. Il y avait une rumeur comme quoi l’empire faisait un transfert d’impôt dans une petite voiture en bois. Un montant faible qui ne manquerait à personne, il n’y aurait forcément que très peu de garde. Seulement tout ceci n’était qu’un piège. Il ne m’était pas destiné, mais je m’y suis jeter dedans malgré tout.
    Lorsque je décochai ma première flèche en direction d’une jambe d’un des gardes, afin de l’immobilisé sans le tuer, 3 Sombrages sortir aussi de leur cache. Malheureusement, 7 gardes sortir eux aussi de la voiture. Le combat était perdu d’avance, et tenter de fuir, c’était s’assurer de prendre un carreau dans le dos.
    Je suis donc là, dans cette charrette, à attendre sagement une mort certaine, énervé de voir des gardes porter mes portes bonheurs. Mais qui sais ? Peut-être mon jour n’est-il pas encore venu…


Voila un petit RP demandé par une gentille geekette espagnole, à propos de mon personnage de Skyrim.
Qu'est ce que je post en ce moment :p

Rapport N° A32
Intitulé : Social Verse

Ces derniers temps, un fait étrange,
Un truc magique qu'on me louange,
Des sentiments qui me démangent,
Une vie social, cela m'arrange.

Avoir la foi n'est pas mon fort.
Pour moi, l'humain a toujours tort.
Il est horrible et hypocrite.
Aucune confiance, il ne mérite.

Pourtant me voilà ami avec certain,
Voulant connaître tout de leur petit destin.
Toujours trop curieux, je n'y peux rien,
Mais ça va, ils ne m'en veulent point.

Alors on discute, de riens et de tous,
Des petits chagrins aux plus grands des coups.
De fils en aiguille, je connais plus de monde,
Ma vie social passe d'un triangle à une ronde.

J'en arrive à présent au moment clé,
Pour celles à qui ces vers sont dédié.

La première fut le déclencheur,
Me dégageant de mes malheurs.
Avant, ces dessins étaient noirceur,
Mais ils retrouvent, là, de leur couleur.
Car un garçon lui fait voir le bonheur.
A toi, miss, je te souhaite tout plein de cœurs.

J'ai déjà fait des vers pour cette fille-là,
Je m'arrête donc ici juste comme ça.

Une deuxième est arrivée
De façon si banale.
J'en suis encore tout étonné
Qu'elle fut si amicale.

Une simple partie, oui, une simple session,
Et nous sommes partie à parler sans raison.
Pis, encore, cette gameuse m'a donné
Un accès à sa communauté.

A force de paroles et d'invitations,
Je finis par me joindre à ces lurons.
Nous minons, nous craftons et nous construisons,
Sans vrai but, et pourtant nous nous amusons.

Le simple fait d'être souvent en conférence avec eux
Fait que je suis chaque jour toujours un petit peu plus heureux.

La miss répète assez aimer les grands poèmes
Elle semble aussi aimer qu'on lui dise des 'je t'aime'
Mais je ne lui conterais pas fleurette ici
Ces mots sont juste là pour lui dire un merci

Une dernière m'est tombé gentillement dessus
Par un mail à qui j'ai forcément répondu.
Je ne pensais pas être capable de blablater autant
Mais avec elle, tout semble se dire tout tranquillement.

Je n'en sais pas encore vraiment beaucoup,
Mais rien que pour ce simple avant-goût,
Je n'ai pas envie de m'arrêter
De continuer à lui parler.


...

Oui bon je sais sait qu'ça pue la rose
dans cette saloperie de p'tite prose
m'en voulez pas, il est 3h du mat
je sais qu'ces rimes sont très maladroite
Je suis HS, crever, fatigué
je m'en vais donc pieuter, dodoter
si vous voulez des trucs bien plus gore
très prochainement viendra beaucoup de mort.

Salut salut.

mardi 10 avril 2012

Rapport N° A31
Intitulé : L4S

Previously on L4S

    Un éclair de douleur perça mon épaule et la douce chaleur de mon sang commença à se répandre le long de mon bras. Mais le sang que j'avais reçu au visage n'avait rien de plaisant : il était froid, presque glacé, et déjà rugueux, comme s'il avait déjà commencé à coagulé.
    Ma vue commença à se flouter, mais je vis tout de même un corps s'écraser de toute sa hauteur à coté de moi. Il semblait quelque peu difforme, sûrement dû à la balle qu'il venait de se prendre.
    – Que... dis-je dans un dernier souffre, avant de m’étaler à mon tour.
    Je sentis le froid d'une mort certaine m'entourer. Moi qui n'avait pas été capable d'en finir moi-même, allais-je finalement être tué par un psychopathe au sniper dans une rue désertique.


Voila voila, une 'très' courte suite à mon début de récit. Un ami blogeur s'est plaint de la longueur de mes textes, alors je me suis dit que j'allais lui faire ce plaisir d'un mini post.
Fin ? U Mad? :p

Sinon, Deux autres mini news : Pour les accro à Facebook, je me suis lancé dans la création de la page FB du blog; Et il y a un nouveau lien a visiter dans mes favorie : Un blog super mimi tout cute tout plein que j'adore *.* et qu'il faut visiter à tout prix !

D'autre post très bientôt.


MAJ : ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un tel coup de coeur, du coup je le partage volontiers. Mais je tiens avant tout à préciser, c'est un coup de coeur malsain, car il s'agit d'un jeu d'horreur et de stress. Pour ceux qui ont apprécié Amnésia, The Dark Descent, Je vous présente le jeu SCP 087 téléchargeable ici . Il n'y a aucun but, si ce n'est avoir le coeur en vraque et des frissons partout. Pour ceux qui prefere voir le jeu de façon soft, il y a un extrait sur la vidéo d'Usul, vers la fin.

vendredi 30 mars 2012

Rapport N° A30
Intitulé : Newcomer


Ma guerre étoilé

Prologue


     Et aller, encore un boulot de merco !
    Tous les regards venait de se tourner vers moi tandis que je beuglais inutilement contre les annonces visibles sur le tableau de la Cantina tout en récupérant les détails de l’annonce que je lorgnais depuis quelques jours. Rien n’y faisait : dans la pléthore de demandes d’aides qui s’y trouvait, Je ne voyais que les demandes d’escortes en voyage plus ou moins risqué qui ne demandaient aucune qualification, rôle que je remplissais à merveille.
     Y a vraiment rien, ajoutais-je dans un couinement de mauvaise fois, inaudible des autres, cette fois.
    Car il y en avait, du travail à mon niveau, mais il m’était si facile de me trouver des excuses. Aider les fermiers lors des récoltes : trop fatiguant pour moi ; être volontaire pour faire des tours de garde : je laissais cela au engagé ; chasser des nuisibles qui se terrent dans le voisinage : ça demandait trop d’habileté… Au final, seuls les boulots où il fallait manier un minimum mon pistolet porte-bonheur me convenait, même si je n’avais encore jamais eu à véritablement m’en servir.
    Cette arme, cela faisait maintenant 5 ans que je la portais avec moi, à la ceinture. Je l’avais trouvée à l’âge de 15 ans, lors de l’une de mes ‘esquives de travaux’, ou je partais me faire une petite randonnée solitaire dans la forêt d’à coté pour évité quelques corvées ménagères. Je m’étais enfoncé plus profondément que je ne l’avais voulu en son cœur, et j’étais tombé sur un cadavre à moitié dévoré d’un braconnier.
     ‘Tin, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir le gros lot ! m’étais-je exclamé.
    Et je m’étais vite rendu compte que cette exclamation était à la fois trop audible et très mal venu. Alors que mon pied venait de buter contre un objet métallique proche d’un restant de main et que je me baissais pour en étudier la chose, un léger ronronnement s’était fait progressivement entendre dans les fourrées, à quelques pas devant moi. Habitant dans la région, je savais très bien où je venais de poser maladroitement les pieds : directement dans le menu du jour d’un Fexis.
    Le ronronnement avait laissé place aux martellements de pattes d’une grosse masse qui venait se sauter. Je n’avais pas eu le temps de relever les yeux que son poids m’avait couché sur le dos, et ma seul action avait été de mettre mes mains devant moi en protection, poings serrés sur l’objet que je venais de ramasser. Sous la fourrure jaune rayé de noir de la bête, qui se trouvait à mi chemin entre l’espèce canine et l’espèce féline, je m’étais attendu à avoir horriblement mal, mais hormis le souffle cour et une odeur de chaire brulée, je n’avais rien ressentie de très dérangeant. Je venais de comprendre que ce bout de fer était en faite l’arme du défunt que j’avais faillit rejoindre.
J’avais repoussé ensuite son corps avec de me relever, et je l’avais trouvé plutôt facile à déplacer.
     Evidement, c’est un enfant.
    J’avais eu une fois de plus le mauvais reflexe de parler pour moi-même, mais j’avais décidé de ne plus attendre de savoir si quelqu’un d’autre m’avait entendue, et couru rapidement vers les lieux plus fréquentés et plus fréquentables de la forêt.
    C’est depuis lors que j’avais appris à manier cette arme avec plus d’habileté que la serpe de mon père pendant les récoltes. Durant les mois qui avaient suivi mon acquisition, je m’étais entrainé un peu chaque jour, tirant d’abord sur de petit objet inanimé et détruisant malencontreusement au passage quelques outils de mon père, puis passant à des nuisibles trop aventureux en bordure des chemins de forets.
     Hey, Woulfy ! dit soudain une voix devant moi qui me sorti de ma nostalgie. Qu’est-ce que tu viens encore faire par ici ?
     Je t’ai déjà dit d’arrêter de déformer mon prénom comme ça ! Ça se prononce Volfy !
    Avec toutes ces rêveries, je ne m’étais pas rendu compte que j’avais déjà atteint les quais des vaisseaux. La personne qui m’avait interpelé s’appelais Artis. C’était un homme d’un âge moyen pas vraiment imposant, mais qui savait se débrouiller quand il y avait quelques problèmes de coopération de gens douteux, et c’était surtout un très grand ami de ma famille.
     Alors ? insista-i-il.
     Ben… Voila… En faite, j’ai vu une annonce où ils cherchent pas mal de monde rapidement, au quai 27B. Pour accompagner de la marchandise, à ce que j’ai compris, répondis-je tout en lui montrant les détails que j’avais noté sur mon petit écran portatif.
     Tu joues trop souvent les gros bras, gamin, soupira-t-il. Ta chance ne durera pas éternellement.
     Hey ! ronchonnai-je. Jusqu’à maintenant, je ne me suis jamais servi de mon arme sur des gens.
     C’est bien ce que je dis et ce qui m’inquiète. Enfin, tu es en âge de faire tes propres choix.
    Il n’avait pas tord. Je savais bien que tirer sur quelques bestioles n’avait rien de comparable à tirer sur une personne, un ennemi. Mais tout ce que je voyais dans ces boulots, c’était un petit voyage, certes inconfortable, mais à la fois gratuit et rémunéré.
     Bon, repris-je, en faite, si je viens te voir, c’est parce que le convoi décolle dans moins de 10 minutes, et…
     Et tu t’es dit que ce bon vieux Art pouvait te faire gagner du temps en éliminant quelques procédures ? Plutôt facile à deviner, vu que c’est toujours la seule raison qui te pousse à venir me voir au travail.
     Oui, bah, je viens juste de finir de faire mon sac, argumentai-je maladroitement.
     Et si tu ne te levais pas à midi, un jour, peut-être verrais-tu les meilleures annonces du matin, qui sont moins dangereuse. Regardes-toi, tu es à peine présentable !
    En effet, tout indiquait que je venais de sauter de mon lit. Mes cheveux noirs et cour étaient aussi bien coiffés que si j’étais parcouru d’électricité statique, une petite barbe de 3 jours commençait à être visible, mes vêtements étaient mal ajustés, la gaine de mon arme était mal accrochée à ma ceinture, et, apothéose, j’avais réussi à enfilé mon long manteau à l’envers.
     Bon, euh, alors, est-ce que tu pourrais m’aider ? insistai-je tout en remettant mon manteau à l’endroit, seul élément très visible qui m’importait.
     Signe ces paperasses, je les remplirais pour toi. Ta famille est au courant, au moins, cette fois, vu que tu sembles partir plus longtemps que d’habitude ?
    Je savais que le mini hochement de tête que je venais de faire ne l’avait pas du tout convaincu.
     Tu sais que ta sœur vient m’engueuler à chaque fois que je te facilite la tâche ?
     Qui ? YougiZz ? m’étonnai-je faussement. Moi qui pensais qu’elle venait ici juste pour voir les nouveaux arrivages de tissus qui pourraient faire de jolis vêtements pour accompagner sa plume de chevelure.
    Je savais bien qu’il s’inquiétait autant que mes parents pour moi, mais je n’avais alors qu’une pensée dans ma tête : ces formalités allaient me faire rater le départ. Après avoir fini les quelques signatures, je fis mine de m’en aller.
     Bon, ben, merci, je…
     Fait gaffe à toi, gamin, conclut-il sur un ton paternel, un léger sourire en coin.
    Ces derniers mots, bien que formel, m'avaient donné un étrange sentiment d'au revoir. Je partais finalement en direction du quai à la rencontre de mes futurs employeurs.

A suivre.

Voila voila, un nouveau petit RP (encore un...) avec un petit clin d'oeil pour une blogeuse dont c'est l'anniversaire. Elle voulait des dessins, mais je préféré la solution la moins pire, et comme je sais qu'elle passe de temps en temps par ici. :p