Left 4 Survive

Chapitre premier : le réveil d'un suicidaire.

       Je me réveillais dans mon lit, dans un silence absolu.
    J’étais dans ma chambre, allongé sur mon lit, à me demander ce que j’allais faire, maintenant. Pourquoi m’étais-je réveiller ? Pourquoi cela n’avait-il pas fonctionné ? Je réalisai ensuite que mon pantalon et mon slip étaient trempés d’urine, et mes couettes n’étaient plus que l’ombre d’elles-mêmes.
      –     Putain, je me suis carrément fait dessus ! m’exclamai-je, pour moi-même.
    Je me redressai lentement. Un mal de crane s’abattit sur moi tandis que je m’assaillais sur le bord de mon matelas. Ma tête commença à tourner, mais je tins bon à la réalité et me força à garder les yeux ouverts.
         Pourquoi suis-je toujours là ? murmurai-je, toujours à moi-même. Pourquoi est-ce que je n’ai pas réussi à en finir ?
    Je me relevai lentement, cherchant quelques points d’appuie pour ne pas me vautrer sur le sol, et tituba lentement vers mon armoire. Arrivé en face de celle-ci, je me regardai quelques minutes grâce au miroir incrusté dans la porte. J’avais une mine de déterré. Mes cheveux, pas coupés depuis bientôt six mois semblais se livrer une bataille sans merci sur le haut de ma tête ; des cernes d’un noirs profond entouraient des yeux au regard vitreux ; et des rides gravais mon front comme l’érosion du temps sur la pierre.
    Je décidai enfin de passé outre cette vision cauchemardesque, ouvris la porte avec un grand geste de colère et de lassitude, et je pris de quoi changer mes vêtements humides.
    Tandis que je regardais autour de moi, je tentai de me rappeler des dernières choses que j’ai pus faire. La porte était très maladroitement barricadé par quelques menus meubles, faisant penser que celui qui avait fait cela ne voulais pas être déranger dans son action. Alors que la mémoire me revenait lentement, Je me suis rappelé l’avoir fait. Après avoir pris plusieurs boites de médicaments, je m’étais enfermé dans ma chambre à double tour, j’avais jeté la clef à terre, et avais poussé un bureau et une table de nuit contre la porte. Mes maux de tête s’amplifièrent, mais je continuai à regarder dans le passé. J’avais pris la bouteille d’eau de ma table de chevet, et j’avais commencé à verser tout les médicaments dedans, sans distinction d’aucune sorte, tandis que des larmes commençaient à couler le long de mes joues.
         J’en ai marre de ce bordel ! avais-je émis dans un couinement presque inaudible. Marre de tout foirer ! Marre de ces connards qui m’ignorent tout le temps ! Marre de tout !
    J’avais commencé à secouer le cocktail qui se mis alors à mousser, puis je m’étais installé sur mon lit, avais bu le breuvage infecte d’une traite, et étais parti comater dans un autre monde, non sans quelques effroyable spasmes.
    Oui, j’avais tenté de mettre fin à mes jours. Mais il semblerait que d’autres en ont décidé autrement, puisque je suis toujours là. Je regardais alors mon petite réveil à pile : nous étions le lundi 24 décembre 2012, et il était midi moins le quart. Cela faisait donc 3 jours de sommeil. 3 pauvres jours de coma.
        Tch ! Je n’ai même pas réussi à faire un coma assez long pour en crever. J’aurais tout foiré, jusque dans ma propre mort, bordel de merde.
    Puis j’arrêtai soudain toutes pensées, bonne ou mauvaise. Je venais de réaliser que quelque chose n’allais pas dans ce qui m’entourait : le calme. Le calme absolu. Le calme improbable dans une habitation comme la mienne. Tout était silencieux, pas un bruit de pas de l’autre coté du mur, pas un klaxon de l’autre coté de la fenêtre. Rien.
    Je commençai à paniquer. L’idée folle d’être devenu sourd m’était venue un instant à l’esprit, vite dissipé par le son de ma propre voix lorsque je m’énervai contre les meubles qui me bloquaient le passage. Je les poussai donc violement, les laissant en travers de la chambre, puis je pris la clef qui brillait faiblement sur le sol, et sorti dans l’étroit couloir de chez moi.
    Je vivais seul, et cela se voyais : de la vaisselle sale dans l’évier jusqu’au livre en vrac sur le canapé, rien n’était ni propre, ni à ça place. Mais à ce moment là, la tenue de ma demeure était bien la dernière chose que j’avais en tête. Je m’approchai de la porte d’entrée. Toujours aucun son, si ce n’était le faible bruit de pas que je produisais.
    Je sorti de chez moi. Le couloir d’entrée des différents appartements était plongé dans le noir, mais je pouvais y voir un peu grâce à celle de mon appartement. J’avançai lentement jusqu'à la porte des escaliers. Toujours rien. Je descendis à tâtons les 2 étages de mon immeuble d’habitations. Encore rien. J’avançai dans le hall d’entrée et poussai la porte. Absolument rien.
    La rue était déserte. Des voitures avait été laissé au milieu de la chaussée, sans gêne d’aucune sorte, comme si les conducteurs avait soudain préféré partir à pied.
         Eh Oh ! criai-je. Il y a quelqu’un, ici ?
    Seul un lourd silence me répondit. Je me mis en tête de remonter la rue au milieu de la route, entre les voitures abandonnées. Certaines d’entre elles étaient de très hautes gammes, et pour les avoir laissées comme cela, il fallait forcément une très bonne raison.
         Allo, allo ? S’il y a quelqu’un, ça serait gentil de me répondre… Où est-ce que tout le monde est partie ?
    Après quelques minutes d’errance et de cris en vain, un bruit sourd se fit enfin entendre au loin, devant moi. Enfin quelqu’un semblais être là. Enfin j’allais pouvoir avoir des réponses à ce qu’il s’était passé pendant ma petite ‘absence’. Je discernai enfin quelque chose, ou plutôt quelqu’un : un homme, au loin, était en train de courir dans ma direction, slalomant entre les voitures. Je commençai à faire de grand signe avec mes mains, espérant qu’il viendrait à ma rencontre. Il agita sa main gauche de droite à gauche et me cria quelque chose que je ne pus comprendre, faute de décibels suffisamment élevés
    Ce que je vis ensuite me terrifia au point de me faire reculer de quelques pas. L’homme qui courrait n’avait bougé qu’un seul de ses bras car l’autre était occupé. En effet, c’est dans cette main qu’il tenait un fusil de sniper, fusil qui me regardait à présent droit dans les yeux.
    L’homme cria une fois de plus, mais je n’étais plus en mesure de faire attention à ce qu’il me disait, et fit un pas de plus en arrière. J’entendis alors un bruit assourdissant : une détonation.
    Une gerbe de sang venait de giclé sur le coté gauche de mon visage, et, sous le choc, je tombai à genou. Un éclair de douleur perça mon épaule et la douce chaleur de mon sang commença à se répandre le long de mon bras. Mais le sang que j'avais reçu au visage n'avait rien de plaisant : il était froid, presque glacé, et déjà rugueux, comme s'il avait déjà commencé à coagulé.
    Ma vue commença à se flouter, mais je vis tout de même un corps s'écraser de toute sa hauteur à coté de moi. Il semblait quelque peu difforme, sûrement dû à la balle qu'il venait de se prendre.
    – Que... dis-je dans un dernier souffre, avant de m’étaler à mon tour.
    Je sentis le froid d'une mort certaine m'entourer. Moi qui n'avait pas été capable d'en finir moi-même, allais-je finalement être tué par un psychopathe au sniper dans une rue désertique.




Chapitre second : le réveil d'un survivant.

    J'avais froid. J'étais au calme.
    Etait-ce cela, mourir ? Allais-je rester ici jusqu’à la fin des temps, immobile ? En y réfléchissant bien, ce n’était peut-être pas plus mal, comparé à la perspective de vivre dans un monde où tout le monde semblait avoir subitement disparue. Pourtant, les sensations que je ressentais semblaient tellement réelles. Quelque chose me dérangea soudain pendant ce début de méditation philosophique.
    Je n’y avais pas prêté attention au début, mais l’endroit sombre dans lequel je me trouvais n’était pas si silencieux. Un bruit de fond commençait à se faire de plus en plus présent, et était de plus en plus audible. Je cru tout d’abord à un brouhaha d’une foule lointaine, mais lorsque j’y prêtai un peu plus attention, je pu discerner qu’il ne s’agissait que deux personnes dans une discussion houleuse. Je tentai de me concentrer un peu plus.
    – ... faire quoi ! Je n’allais... ma faute s’il... dit une première voix qui semblait être usée par le temps. Une seconde voix, plus jeune et plus fluette lui répondais. J’eu du mal à m’adapter à sa voix, mais je compris malgré tout la fin de sa phrase, le plus important :
    – ... se réveil et est infecté ? Tu prends ce risque pour nous ?
    Etre infecté ? Pensai-je. Qui ? Et par quoi ?
    – Il était en forme quand je lui ai tiré dessus malencontreusement, reprit la voix d’un temps passé.
    Est-ce donc de moi qu’il parle ?
    Je ne saurais dire si cette pensé m’avait stressée au point de me donner un choc d’adrénaline, ou si simplement le calmant que l’on m’avait administré avait fini son effet, mais c’est à ce moment-là qu’une vive douleur sous l’épaule gauche me fit ouvrir les yeux sur le tissu sale qui me servais de protection solaire. Je tentai de bouger mes bras, mais l’engourdissement était encore trop présent. Seul un léger râle sorti de ma bouche, et j’eu pour réponse un inquiétant bruit de réarmement de fusil à pompe.
    Après quelques bruits de pas, une grande silhouette souleva un pan de la tente dans laquelle j’avais été déposé, révélant un homme d’âge mur à la barbe mal rasé poivre et sel, aux rides prononcées, aux yeux fatigué et à l’uniforme militaire.
    – Du calme, gamin, dit-il tandis que je tentais de me redresser maladroitement à la vue du pistolet qu’il tenait à la main. Tu es en sécurité pour le moment.
    – Je... commençais-je, soudain figé par le regard glacé que me lançait la jeune femme derrière lui.
    C’était elle qui tenait fermement son fusil à pompe chargé. Elle avait le visage fin et les cheveux tenus par une queue de cheval, et était habillée de simple survêtement, dont le haut avait été fraichement taché de sang. Le contraste entre le regard méfiant qu’elle me jetait et le bleu profond de ces pupilles m’hypnotisait.
    – Ne t’inquiète pas pour l’infirmière, petit, reprit le vieil homme qui avait remarqué cela. Elle grogne plus qu’elle ne mord.
    – Je te signale que je t’entends, le vieux, lança-t-elle.
    – Héhé.
    Il s’accroupie à coté de moi et sortie une bouteille d’eau de sa sacoche qu’il me tendit.
    – Tiens, ça te fera du bien. Moi c’est Bill. Et la demoiselle qui à pris soin de toi ces deux derniers jours, c’est Zoey.
    – D-Deux jours ?!
    – Ah... Oui... J’aurais du commencer par là.

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