lundi 6 août 2012

Rapport N° A38
Intitulé : Discution


    Nous étions assis là, dos à dos, sur ce bout de rocher.
    – Et sinon, pourquoi tu es revenu par ici ?
    – Bah... Je sais pas. Ça faisait longtemps...
    – Très. Mais tu n’étais pas obligé.
    – Ça m’occupe l’esprit...
    – Combien de temps, déjà ?
    – Deux ans, environs...
    – Le temps passe tellement, je ne m’en rends même plus compte. Quoi de nouveau depuis ?
    – Bah... rien. Le train-train du boulot dans ma petite vie chiante et tranquille.
    – Ta vie chiante ? Tu veux qu’on parle de la mienne, peut-être, de vie ?
    – Ahah, tu choisis bien ton mot.
   
    Ahahahahahah
   
   
   
    – C’est vrai que je n’ai pas grand chose à t’envier.
    – Et donc, tu ne m’as toujours pas dit la raison de ta venue.
    – Mmmh... Je me suis dit que c’était toujours toi qui allais voir les gens, avec ton taf. Comme ça faisait longtemps, je me suis dit que ça serait bien si quelqu’un faisait pareil pour toi.
    – Tch... Idiot.
    – Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es gênée ?
    – Comme si c’était possible, avec toi...
    – Héhé... Tu sais... Après tes visites... J’ai souvent repensé à toi...
    – ...
    – Je me suis dit que je pourrais peut-être venir plus souvent dans le coin.
    – Tch... Tu sais très bien que je n’apporte que des emmerdes à ceux qui s’approchent.
    – Ahah... Marrant comme elles me disent toutes cela. Mais venant de toi, je trouve cela normal.
    – Et ça ne te fais pas peur ?
    – Pas vraiment.
    – Tch... triple idiot. Tu es quelqu’un de trop gentil pour ce monde.
    – Tu trouve ?
    – Il n’y a qu’à voir ton accoutrement étincelant. Je dirais que ton âme est un peu trop... hmmm...
    – Chevalier blanc ?
    – A peu près. Tu te sens toujours obliger d’aider et de défendre, malgré ce que cela peut causer, n’est-ce pas ?
    – Je crois...
    – Je me demande toujours comment tu fais pour ne pas avoir l’impression de te salir, dans tout cela.
    – Je me contente de penser à ce qui est juste, et de bien le faire.
    – Bien faire ne suffit pas forcement. Regarde mon travail.
    – Pardon.
    – Vraiment trop gentil...
    – ...
    – Bon, aller, je crois que ma pause est fini. On se revoit plus tard, héhé.
    – Sans aucun doute...
    Elle se releva, défroissa sa robe noir et s’en alla dans l’obscurité, la faux sur l’épaule.
    Je dévalai la pente en direction de la berge, puis donna mes deux sous au passeur pour qu’il me ramène à la maison.