lundi 21 février 2011

Rapport N° A24(bis)
Intitulé : GhostWriter

voila, je me suis enfin décidé à finir mon texte.

J'ai, pour une raison obscure, tenter de le faire avec un peu de présent, alors que j'ai toujours tout fait au passé jusqu’à maintenant, donc je ne m'attends pas à une grande réussite... m'enfin!
Bonne lecture =D





LE RETOUR



    Ça y est.
    Le bus s’arrête. Je descends tant bien que mal les quelques marches avant de mettre pied à terre. J’ai entendu le chauffeur se plaindre de ma lenteur, et du temps qu’il perdait par ma faute, mais il faut dire que je ne me suis pas encore habituer à marcher avec des béquilles. Je prends le temps de regarder autour de moi, espérant qu’une image me revienne. Je me trouve devant une grande grille, un portail au style vieillissant, séparant la rue de ce qui semble être, si l’on y prête pas plus attention, une simple forêt.
         Non, toujours rien, me dis-je à moi-même.
    Je fouille dans mon sac et en ressort deux morceaux de papier, froissés et déchirés. Le premier est un bout de carte d’identité, sans photo, et où seul la moitié du nom était visible : ‘Julien G…’. Est-ce vraiment mon nom ?
         ‘Julien’, me répété-je plusieurs fois. Non, toujours aucun souvenir.
    Le second est un bout de lettre, où seule l’adresse d’un manoir est encore visible. Et c’est devant ses grilles que je me trouve actuellement.
    Je recherche à nouveau dans mon sac pour en sortir une grosse clef en fer noir, froide, usée par le temps et attaquée par la rouille. Le rapprochement entre cette clef et le portail est facile à faire, étant donné leurs formes peu communes.
         Pourquoi suis-je venu ici, déjà ? me demandé-je.
    Mais aucune réponse ne me vient à l’esprit. Il n’y a qu’une façon de le savoir : rentrer. La clef entre facilement dans la serrure, et les engrenages grincent tandis que je la tourne plusieurs fois. Malgré le bruit irritant des gonds, la grille se laisse pousser, et je me retrouve à marcher sur un chemin de terre. La forêt est assez dense et sombre pour empêcher les rayons du soleil d’éclairer la voie, mais plus je marche en son sein et plus je me sens détendu. Quelle sensation paradoxale.
         Aller, tu es toujours aussi nul à ce jeu !
    Une voix s’est fait entendre, mais peu importe ou je regarde, il n’y a personne.
         Plus vite, c’est pas comme ça que tu m’auras !
    Encore cette voix, mais elle semble se rapprocher. Je m’apprête à demander qui est-ce, mais la réponse surgit devant moi : Un jeune garçon d’à peine dix ans sort en courant de l’ombre des arbres et arrête sa course devant moi. Bien que se trouvant à quelques pas de moi, il ne semble pas m’avoir vue, et se retourne vers l’endroit d’où il est venu.
         Aller, aller ! dit-il.
         Tu es trop rapide pour moi, Léo.
    Quelqu’un venais de lui répondre, mais cette fois-ci, je connais la voix : c’est la mienne. Ou plutôt, c’était, car je n’ai plus neuf ans. Ce à quoi je m’attends apparait enfin, et un jeune ‘Moi’ sort à son tour de l’ombre de la forêt, complètement à bout de souffle, me tournant le dos pour faire face à son ami.
         C’est pas juste… Tu sais bien…que je ne cours pas…aussi vite.
         Mais tu arrives toujours à me rejoindre, à ce que je vois, Julien.
    Pourquoi ai-je eu l’impression que Léo me regardais lorsqu’il a prononcé sa phrase. Une vive douleur me perce alors le crane, m’obligeant à détourner le regard de ses apparitions. Quelques douloureuses secondes passent, durant lesquelles des souvenirs me reviennent à l’esprit. Comment ai-je pu oublier Léo, mon meilleur ami, avec qui je passais mes journées, du matin au soir. Le dernier souvenir me revient alors en mémoire, et je ne peux retenir une larme de couler : je l’avais vu se faire renverser par une voiture sans pouvoir intervenir. Il était mort à quelque pas de moi.
    La douleur s’estompe enfin, et le calme est revenu autour de moi. Mon meilleur ami a de nouveau disparu. Je reprends lentement ma route tout en me questionnant sur ce qui venait de se produire. Est-ce que les fantômes existent bel et bien, ou est-ce moi qui débloque complètement à cause de mon accident… Un accident ? Quel accident ? Pourquoi ai-je besoin de béquille pour marcher ?
    Mais un autre bruit me sort soudain de ma réflexion. Un Rire, doux et chaleureux, d’une jeune fille.
         Ho, petit coquin, où est-ce que tu mets les mains.
    La voix semble venir d’un petit bosquet mal éclairé à droite du chemin que j’empreinte. La curiosité de voir une nouvelle apparition l’emporta facilement sur mes craintes, et je me retrouve en train d’espionner un jeune couple enlacé ensemble, assis sur l’herbe et à moitié nu.
         Ah ! arrête ! et si quelqu’un nous vois !
    Effectivement, en y regardant de plus près, je peux me voir à l’âge de dix-huit ans. Le jeune moi fini de dégrafer le soutien-gorge avant de recommencer ses caresse.
         Ne t’inquiète pas, ma belle Eva, personne ne viendra nous déranger, répond-il. Détends-toi et laisse toi aller.
         Tu resteras toujours avec moi, hein, Julien ? Lui demande-t-elle, sa tête poser sur son torse, le regard tourné vers moi.
    Eva. Non, ce nom ne me dit rien. C’est du moins ce que j’ai pensé avant le retour de la perceuse dans mon cerveau, m’obligeant à nouveau à fermer les yeux. D’autre souvenir me reviennent à nouveau. Eva ! Une amie de lycée, une amante de faculté, la femme de ma vie, la victime d’un meurtre. Mes larmes coulent, encore. Alors que cela faisait quelques mois que nous avions enfin trouvé une petite maison pour vivre notre vie, et lorsque j’étais parti faire des courses, elle fut la victime d’un cambriolage qui a mal tourné. Ce n’est qu’en rentrant chez moi que j’ai retrouvé ma maison sans dessus-dessous, et son corps qui gisait à coté du téléphone.
    Des détails très précis et morbide me reviennent en mémoire, et la douleur se fait de plus en plus présente. J’essaie de reprendre mes esprits pour ne plus trop penser à ce souvenir, mais rien n’y fait. J’entends à présent un bruit auquel je ne m’attendais pas du tout : quelqu’un était en train d’enfoncer violemment une porte. J’ouvre légèrement les paupières. Ma vue est flou, mais je distingue la nouvelle scène qui se présente à moi.
    Je ne suis plus du tout dans la forêt, mais dans un vieille appartement délabré et moisi. Un homme est à terre, et semble en proie à une grande frayeur. Un autre se tient devant la porte défoncer et rentre lentement. Un orage gronde à l’extérieur.
         Je… Je te… retrouve… enfin,  dit ce dernier. Après toutes ces années passées à te chercher.
    Malgré la douleur, la tristesse et la haine qui déforme son visage, je sais qui vient d’entrer. Les souvenirs arrivent en même temps que la vision. J’avais passé deux ans à la recherche du cambrioleur qui m’avait enlevé ce que j’avais de plus chère au monde. Deux longues années pendant lesquelles il s’était amusé à me narguer chaque fois qu’il me distançait. Mais je l’avais finalement retrouvé dans un vieux motel, et je tenais enfin ma vengeance.
         Arrêtez ! Cri l’homme à terre. Vous… Vous faites erreur, je vous en prie.
         Erreur, Non ! Ça fait des mois que je te suis à la trace, Tercius, dans tous tes petits larcins et tes braquages. Des mois que j’apprends à te connaitre par cœur. Mais maintenant, c’est fini.
    Sur ses mots, le Julien du souvenir sort un petit pistolet de sous son manteau. La foudre tombe alors dans rue, sur le poteau électrique, créant une surtension dans tout le motel. L’ampoule crasseuse qui éclaire à peine la pièce éclate dans une pluie d’étincelles. Profitant de l’obscurité, Tercius tente de s’enfuir vers la fenêtre, mais à la lueur de la nuit, sa silhouette est facilement visible. Mon autre moi presse lentement la gâchette, un bruit assourdissant retentit, et le corps du cambrioleur s’écrase au pied de la vitre.
         Je… me… vengerais, dit-il dans un dernier souffle, le regard vitreux tourner vers nous, son assassin et moi-même.
    La douleur devient maintenant si forte que je m’écroule et perds connaissance.
    Lorsque je me réveille, je suis à la lisière de la forêt, de nouveau sur le chemin de terre. Après m’être douloureusement relevé, j’aperçois enfin le petit manoir, seul habitation de ces lieux. Une seul question me trotte dans la tête, tandis que le m’approche cahin-caha de la demeure : est-ce que je deviens fou, ou toutes ces visions proviennent aussi de l’accident pour lequel je marche en béquille ?
    Arrivé au pied des marches du perron, je remarque enfin que, à nouveau, je ne suis pas seul.
         Tu vas te détruire si tu continue, dit l’homme assez âgé qui me tournait le dos, s’adressant à quelqu’un dans l’entrebâillement de la porte d’entrée. Rien ne pourra plus la ramener, il faut que tu tourne la page, maintenant !
         Phil, vous êtes un très bon ami de notre famille, et vous m’avez toujours aidé quand je faisais mes conneries d’ado, mais je ne suis plus un enfant. Vous n’êtes plus obliger de jouer les mentors avec moi.
         Ce n’est pas en tant que précepteur que je suis venu vous voir, mais en tant qu’ami. Ton ami.
    Phil se met alors à tousser à en cracher ses poumons, mais l’homme de la porte d’entrée ne fait aucun mouvement pour l’aider. Il se passa une bonne minute avant que sa quinte de toux ne s’arrête.
         Je… Je n’en ai plus pour longtemps, reprend-il. Et j’aimerais vraiment que mon dernier conseil te soit utile, Julien.
    Etrange. De nouveau souvenir me parvienne encore, mais cette fois, je ne ressens aucune douleur. Pendant toute mon enfance, Philéas fut à la fois mon mentor, mon professeur, et celui qui remplaçait le mieux mon père, toujours parti en déplacement pour son travail. J’avais appris à respecter chacune de ses actions et chacun de ses conseils. Mais en grandissant, je l’écoutais de moins en moins, jusqu'à devenir sourd à sa sagesse, et au dernier conseil qu’il me donna, avant de s’endormir calmement sur un lit d’hôpital.
         Ma vie n’a plus aucun sens, dit mon fantôme d’une voix tremblante et peu assuré. Je n’ai que ça en tête…
         La vengeance ? m’interrompt Phil. Tu vaux mieux que cela ! La haine n’a jamais rien résolu.
         Désolé.
    Et la porte claque au nez du pauvre homme malade. Je le vois baisser la tête, dépité, mais il reste là ; alors que mon souvenir est fini, lui est toujours présent.
         Tu ne m’as pas écouté, n’est-ce pas, Julien ? soupire-t-il. Tu n’en as fait qu’à ta tête, et voila le résultat.
         Heu, je… bégaie-je.
         Inutile de te chercher des excuses. Ce qui est fait, est fait. Si tu as réussi à venir jusqu’ici sans te perdre, c’est que tu n’es pas si mauvais garçon.
         Sans me perdre ?! m’étonné-je. Mais pourquoi suis-je revenu ici, d’ailleurs ?
         La mémoire devrait te revenir. Essaie de te souvenir de la dernière chose que tu as vécu, avant d’arrivé ici.
    Je cherche alors, malgré le peu de souvenir qui m’est revenu.
         Je me souviens… du meurtre, commencé-je.
         Après cela, Julien, après. Mais dépêches-toi, tout le monde t’attends à l’interieur.
    Ça voix est si chaleureuse. Une chaleur que je n’ai pas ressentie pendant un long mois. Oui, un mois s’est écoulé depuis que j’ai commis l’irréparable.
         Je crois que ça me revient, reprends-je Un peu. Je ne l’ai pas supporté. Ce que j’avais fait.
         Prendre la vie de quelqu’un est un lourd fardeau que tous ne peuvent supporter, dit Phil. Mais mettons fin à tout ces mauvais moment. Viens.
    Lentement, je monte les quelques marches et me place à ses cotés.
         Aller, entrons, je crois que tu aimerais revoir certaines des personnes qui nous attendent, et eux aussi aimerais pouvoir te reparler. Tu as pris assez de temps pour venir, ne les faisons plus attendre.
    Je tourne la poigné, et rentre enfin chez moi, dans ma dernière demeure.

7 commentaires:

  1. Bon... Qu'une chose à dire : continue d'écrire ! *-*

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  2. Ow!
    est-ce un sous entendu pour dire que j'écrit pas trop mal ^.^

    merci à toi!! (même si c'est pas ça XD)

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  3. Tout à fait d'accord, c'est même vachement pas mal comme texte! (je suis le roi de l'argumentation constructive).


    Tu aurais dû me prévenir, je t'aurais ajouté à la liste des participations plus tôt! Mais comme dit l'adage, vieux motard que jamais.

    Continue à écrire!

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  4. Ow... euu.. c'est vrai, j'ai zapper ce léger petit détail XD
    désolé...

    Je devrais continuer.. euu.. bientôt >.<

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  5. Ho j'aime aussi *-*
    "Continuer bientôt"... xD Ah la flemme ou le manque de temps, sont les deux pires ennemis de la créativité. U.U


    Cela dit, j'attends aussi la suite avec impatience :3

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  6. Omagad >.< une fan de plus.
    Il va vraiment falloir que je m'y remette, alors!

    Ouais, contrairement à ma légendaire habitude, ces dernier temps, c'est plus du manque de temps que de la flemme. Mais je commence à reprendre (l'écrit seulement, le dessin, c'est trop de temps, malheureusement, car j'aimais aussi.)

    Euh, par contre, par rapport à te dernière phrase, je ne sais pas trop, donc je précise, ce texte là précisément était pour un petit concours, je n'ai pas prévu de le continuer. (par contre, mon début de roman, il faudrait >.<)

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  7. haha, on en découvre tout les jours! %)

    Ah oui, je connais ça. J'écris aussi, mais j'arrive quand même à dessiner entre temps. Enfin, dès que j'ai un petit moment à moi surtout -w-"

    D'accord. Pas j'attends le roman XD

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